L’hôpital est-il sur-administré ? Cette question est revenue sur la table à l’occasion d’un amendement au PLFSS en faveur d’une baisse de 10 % des postes administratifs au sein des hôpitaux, pour recentrer les ressources humaines sur le soin. Ce lecteur apporte sa réflexion sur le sujet.
Le vrai mal de l’hôpital : une sur-administration déconnectée du soin. Le véritable problème de notre système hospitalier n’est pas le manque de moyens, ni même la pénurie de vocations : c’est la sur-administration. Une administration devenue tentaculaire, souvent incompétente, autoritaire et déshumanisée, qui gère les hôpitaux comme des supérettes au lieu de les gouverner comme des lieux de soin. Ces responsables, formés à la gestion de flux, de stocks et de rentabilité, n’ont aucune idée de ce que signifie la souffrance, l’urgence, l’humain. Ils ignorent ce que c’est que d’avoir une vie entre ses mains, de devoir agir dans l’instant, d’accompagner la douleur ou la fin de vie. Et pourtant, ce sont eux qui décident, arbitrent, imposent.
Le résultat ? Des équipes médicales épuisées, démotivées, infantilisées par une bureaucratie qui ne comprend ni leur mission ni leur réalité. Des soignants qui passent plus de temps à remplir des tableaux Excel qu’à écouter leurs patients. Des décisions absurdes, guidées par les “indicateurs de performance” plutôt que par le bon sens clinique. Il faut oser le dire : le cœur du problème est structurel. Tant que la gouvernance de nos hôpitaux restera entre les mains de gestionnaires déconnectés du terrain, rien ne changera.
Ce qu’il faut, c’est un binôme de direction médecin-administratif, deux compétences complémentaires au lieu d’une domination technocratique. Un modèle de codirection où la logique du soin guide la logique de gestion, et non l’inverse. Les hôpitaux ne sont pas des entreprises. Ce sont des lieux d’humanité, de solidarité et de science. Les gérer comme des supermarchés, c’est nier leur mission et trahir ceux qui y travaillent chaque jour, souvent au prix d’eux-mêmes. Il est temps de rendre l’hôpital à ceux qui soignent.
YULIYA H
Message posté le 6 novembre 2025. Voir tous les commentaires sur le sujet : « Y a-t-il vraiment beaucoup trop d’administratifs dans nos hôpitaux ? »
C’est vous qui le dites
« Je revois à la hausse mes prévisions de passage en secteur 3 »
C’est vous qui le dites
« Le DMP, une solution développée à la va-vite, sans avoir consulté ceux qui allaient s’en servir »
C’est vous qui le dites
« Si le secteur 2 est supprimé, je me déconventionne »
C’est vous qui le dites
« Les labos ne prêtent qu’aux bons : moi, aucun labo ne m’a jamais rien proposé… »