Seulement quelques jours après la publication de l'avis du Comité scientifique spécialisé temporaire (CSST) concernant l'effet du baclofène sur l'alcoolo-dépendance, les réactions ont été à la fois rapides et vives. Dans le cadre d'une demande d'AMM du baclofène par le laboratoire Ethypharm, le 24 avril dernier, le CSST mis en place par l'Ansm et constitué d'experts indépendants européens, avait en effet émis un avis négatif sur ce médicament.
Quelques jours plus tard, un groupe de médecins spécialistes dont des addictologues, et des associations* ont fortement critiqué les conclusions du CSST précisant que « les éléments communiqués dans l'avis du CSST à propos des études cliniques randomisées en double aveugle du baclofène contre placebo Alpadir et Bacloville sont truffés d'erreurs, qu'il s'agisse des données d'efficacité ou de données de sécurité. »
L'Ansm qualifiée de légère, désinvolte et arrogante
Les auteurs de ce communiqué regrettent qu'au sein du CSST, aucun expert n'est spécialiste de l'addiction à l'alcool. Leur conclusion est particulièrement sévère : « Ce travail téléguidé et superficiel discrédite une fois de plus l'agence du médicament française, qui, dans ce dossier comme dans d'autres, se distingue par sa légèreté scientifique, ses manipulations, sa désinvolture à l'égard de la recherche équitable et contradictoire de la vérité, son arrogance à l'égard des spécialistes de terrain, son mépris de la parole et de l'intérêt des patients. »
Des auditions qui s'annoncent musclées
Rappelons que la procédure de demande d'AMM n'est pas cloturée pour autant, les 3 et 4 juillet prochains des auditions de praticiens prescrivant le baclofène dans le cadre d'un traitement d'alcoolo-dépendance et des patients utilisant ce médicament sont prévues au sein de l'Ansm. Ces auditions seront diffusées en direct via internet. Le rendez-vous est donc pris !
*Un groupe de médecins spécialistes addictologues, Renaud de Beaurepaire, Amine Benyamina, Pascal Gache, Bernard Granger, Philippe Jaury, mais aussi Jean-Roger Le Gall, Didier Sicard, les associations Aubes, Baclofène, Olivier Ameisen, Addiction Baclofène, et le collectif Baclohelp.
L’Académie de médecine s’alarme du désengagement des États-Unis en santé
Un patient opéré avant le week-end a un moins bon pronostic
Maladie rénale chronique : des pistes concrètes pour améliorer le dépistage
Covid : les risques de complications sont présents jusqu’à trente mois après hospitalisation