Il est prouvé que les personnes obèses ayant eu une chirurgie bariatrique ou métabolique voient leur risque de cancers diminuer, surtout ceux liés à l’obésité, par rapport à celles non opérées. Mais la réduction du risque est-elle aussi significative lorsqu’elles sont comparées à la population générale ? C’est ce qu’a voulu savoir une équipe suédoise, dans une étude publiée dans la revue Obesity.
L’obésité augmente le risque de cancer du sein postménopause, de l’endomètre, ovarien, hépatocellulaire, colorectal, pancréatique, de la vésicule biliaire, de l’œsophage, du cardia gastrique, rénal, de la thyroïde et de plusieurs myélomes multiples et méningiomes. Plus récemment, une corrélation a été mise en évidence avec le lymphome non Hodgkinien.
L’analyse des chercheurs suédois porte sur une cohorte de 68 424 patients ayant reçu un by-pass primaire Roux-en-Y (RYGB) (55 358) ou une sleeve gastrectomie (13 066) entre 2007 et 2020, comparés à près de 641 000 contrôles ajustés selon l’âge, le genre et le lieu de résidence.
Seul le risque de cancers du sein et de la peau est inférieur à celui de la population générale
Tous cancers confondus, l’étude a démontré un risque de nouveau cancer similaire entre les personnes obèses ayant eu une chirurgie bariatrique et la population générale (personnes obèses non opérées comprises) avec un ratio d’incidence (IRR) de 1,03.
Des différences sont toutefois présentes en fonction du type de tumeur. Ainsi, comparés aux contrôles, les patients opérés avaient un risque réduit de cancers du sein féminins (IRR = 0,78) et de cancers de la peau, mélanome (IRR = 0,77) et non-mélanome (IRR = 0,71) chez les hommes et les femmes. Le surrisque reste en revanche présent pour les cancers du côlon (IRR = 1,42), du foie (IRR = 1,29), pancréatiques (IRR = 1,81), de l’endomètre (IRR = 1,69), rénal (IRR = 2,96), les méningiomes malins (IRR = 1,45) et les lymphomes non Hodgkiniens (IRR = 1,30).
Quelques disparités sont aussi observées en fonction de la chirurgie. L’augmentation du risque de cancers du côlon, du foie et du pancréas et la réduction de la prévalence du cancer du sein féminin sont seulement associées au by-pass.
Au regard de leurs résultats, les auteurs de l’étude recommandent de maintenir des modalités de dépistage des cancers pour les patients opérés identiques à celles utilisées en population générale.
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