Avant une chimiothérapie à base de 5-FU ou capécitabine, la recherche d'un déficit en DPD est obligatoire

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Publié le 30/04/2019
Chimio

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Crédit photo : Burger/Phanie

Bien que le déficit en dihydropyrimidine déshydrogénase (DPD) soit rare (0,05 à 0,1 % pour un déficit complet, et 3 à 8 % pour un déficit partiel), sa recherche est obligatoire chez tout patient avant d'initier une chimiothérapie à base de 5-FU ou capécitabine, rappelle l'ANSM dans un communiqué venant d'être publié. L'agence détaille les modalités pratiques pour la mise en œuvre de cette mesure qui s'appuie sur les recommandations émises par l'INCa et la HAS en décembre dernier. 

Pourquoi rechercher un déficit en DPD ?

La DPD est une enzyme qui participe à l'élimination de ces médicaments de chimiothérapie, aussi un déficit d'activité de cette enzyme risque d'entraîner une toxicité parfois majeure : hématologique, digestive, cutanée... Même si toutes ces toxicités ne sont pas liées à un déficit en DPD, l'objectif est d'éviter les effets indésirables les plus graves.

Voici les règles mises en place indiquées par l'ANSM : 

« Afin de garantir que tous les patients concernés bénéficient de ce test avant le traitement, la prescription, la dispensation en pharmacie hospitalière ou de ville, et l’administration du 5-FU ou de la capécitabine sont désormais subordonnées aux conditions suivantes :

• la recherche d’un déficit en DPD, au travers d’un dosage du taux d’uracile présent dans le sang des patients, a été réalisée (dosage prescrit par le médecin),

• le prescripteur mentionne « Résultats uracilémie pris en compte » sur la prescription,

• le pharmacien s’assure de la présence de cette mention avant toute première dispensation ».

En cas de détection d’un déficit total en DPD (uracilémie ≥ 150 ng/ml), le 5-FU ou la capécitabine sont contre-indiqués (une alternative thérapeutique sera proposée), ou sont prescrits à des doses très réduites et sous haute surveillance.

L'ANSM, l'INCa et la HAS ont publié une fiche d'information destinée aux patients sur le déficit en DPD. Elle sert de support d'échanges entre le patient et le soignant.

 


Source : lequotidiendumedecin.fr