BPCO, DDB, mucoviscidose, etc. Au-delà de l’asthme, de nombreuses pathologies respiratoires donnent lieu à des prescriptions de corticoïdes inhalés, pas toujours justifiées. Or même inhalés, les corticoïdes peuvent majorer le risque infectieux respiratoire comme l’a souligné le Pr Pierre-Régis Burgel ( Paris) lors du congrès. Dans la BPCO, l’alerte a été donnée après la publication en 2007 de l’étude Torch.
Dans cet essai, les auteurs ont rapporté de façon inattendue, davantage d’effets indésirables à type de pneumonie dans les groupes fluticasone ou fluticasone/salmétérol par rapport au bras salmétérol seul et au placebo. Avec globalement « un risque presque doublé sous corticoïdes inhalés » indique le Pr Burgel. Des travaux ultérieurs ont permis de préciser les facteurs prédictifs de pneumonie sous corticoïdes inhalés. Sans surprise l’âge majore le risque (RR de 2 après 75 ans) de même que le déclin de la fonction respiratoire (RR=1,72 pour un VEMS <30% ) et l’utilisation de fortes doses de corticoïdes inhalés. Par ailleurs, le sur-risque apparaît de façon précoce dès les six premiers mois et est majoré dans les deux premières années de traitement.
Certains auteurs ont aussi suggéré que le risque pourrait varier selon les produits avec un avantage pour le budésonide mais cela reste discuté et, globalement, « je?ne pense pas qu’il y ait de différence entre les différentes molécules ». Toujours dans la BPCO, les corticoïdes inhalés ont aussi été suspectés d’augmenter le risque de tuberculose et de pneumopathie à mycobactérie atypique mais semblent disculpés vis-à-vis du risque de grippe.
Respecter les recos
Dans ce contexte, le mot d’ordre est de plus en plus de lever le pied sur les corticoïdes inhalés dans la BPCO en respectant les recommandations qui les réserve aux patients ayant un VEMS abaissé et des exacerbations répétées.
Dans l’asthme la donne est toute autre puisque les corticoïdes inhalés constituent le traitement de fond de référence et que, jusqu’à présent, aucune étude n’a pu mettre en évidence de sur-risque infectieux pulmonaire lié aux corticoïdes inhalés dans cette pathologie.
Enfin, pour d’autres pathologies respiratoires comme les DDB ou la mucoviscidose – où les corticoïdes inhalés ne sont pas recommandés – les données manquent mais « la prudence s’impose d’autant plus que dans ces infections le risque global augmente avec la prévalence des infections ».
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