Selon la direction générale de la santé (DGS), il existe aujourd'hui des arguments pour renforcer les mesures de surveillance et de détection de transmission des virus influenza aviaires et porcins chez l'Homme. Le 29 décembre, un DGS-Urgent a alerté sur ces risques et sur les moyens de prévention à mettre en place, en particulier, chez les professionnels (éleveurs, vétérinaires, techniciens) exposés à ces virus.
Augmentation des transmissions des virus aviaires aux mammifères sauvages
L'instance ministérielle rappelle que les virus influenza aviaires qui sont hautement pathogènes (virus influenza aviaires du sous-type H5N1 du clade 2.3.4.4b en particulier) se caractérisent par leur diffusion très rapide. Si « la saison hivernale 2021-22 a été marquée par la plus grande épizootie jamais enregistrée en Europe », précise la DGS, « les conditions favorables à une endémisation de la maladie chez les oiseaux sauvages autochtones font craindre une nouvelle flambée épizootique cet automne-hiver ». Dans un tel contexte, ce qui inquiète sont les contaminations inter-espèce, avec une nette augmentation de ces virus chez des mammifères sauvages (renards, mammifères marins) avec en particulier l'atteinte de tissus cérébraux.
Le risque d'augmentation de transmissions à l'Homme est bien réel, même si aujourd'hui très peu de cas ont été officiellement identifiés jusqu'alors : au total ce virus a été détecté par RT-PCR chez 4 personnes fortement exposées à des volailles infectées (une au Royaume-Uni en 2021, une aux États-Unis et deux en Espagne en 2022). Chez ces patients, les symptômes étaient très légers, voire absents.
Les virus influenza porcins circulent également activement (dans des élevages). La DGS précise qu'« un cas d’infection humaine par un virus influenza d’origine porcine (H1N2) nécessitant une hospitalisation est survenu en septembre 2021 en Bretagne, sans transmission interhumaine mise en évidence. »
Conduite à tenir devant un cas humain suspect ou confirmé
S'appuyant sur des travaux et des publications du Haut conseil de la santé publique, de Santé publique France et de la mission nationale de Coordination opérationnelle sur les risques épidémiques et biologiques, la DGS rappelle la conduite à tenir devant un cas humain suspect ou confirmé de grippe due à un virus influenza aviaire ou porcin. Ainsi, le ministère indique qu'« une suspicion de grippe liée à un virus influenza d’origine aviaire ou porcine doit être évoquée pour toute personne symptomatique face à une situation d’exposition à risque à des oiseaux ou porcins domestiques ou sauvages pouvant être infectés et après élimination de l’ensemble des diagnostics différentiels », dont la grippe saisonnière et le Covid-19. Dans ce cas, le patient doit être alors isolé, et les personnes contacts identifiées et suivies. Un ou plusieurs prélèvement(s) respiratoire(s) doivent être envoyé(s) au Centre national de référence des virus des infections respiratoires pour confirmation du diagnostic de grippe aviaire ou porcine.
Mesures préventives
La DGS rappelle que la vaccination contre la grippe saisonnière est recommandée chez « les professionnels exposés aux virus influenza porcins et aviaires dans un cadre professionnel (éleveurs, vétérinaires, techniciens). Cette recommandation est applicable dès à présent pour la campagne 2022-23 ». Mais l'instance ministérielle précise que cette vaccination « ne constitue pas une mesure de protection individuelle contre les virus zoonotiques porcins ou aviaires, mais limite le risque de réassortiment entre des virus animaux (aviaires ou porcins) et des virus humains et prévient la transmission aux animaux (porcs notamment) des virus de la grippe saisonnière ».
Les autres mesures de prévention concernent les protections individuelles à utiliser (gants, masques, sur-tenues, lunettes...) par les professionnels exposés, et les mesures d'hygiène à appliquer pour la gestion des déchets.
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