Ce jeudi 17 juillet, le ministre chargé de la Santé et de l’Accès aux soins Yannick Neuder, la ministre chargée des Comptes publics Amélie de Montchalin et l’Établissement français du sang (EFS), représenté par son directeur Frédéric Pacoud, ont signé un contrat d’objectifs et de performance (COP) couvrant la période 2025-2028.
Une attention particulière est portée à la souveraineté sanitaire relative aux médicaments dérivés du plasma. « On sait que la France pourrait se trouver dans une certaine dépendance d’apports de produits sanguins de pays étrangers », s’inquiète le Dr Neuder, dans un contexte actuel de tensions géopolitiques fortes, sachant que près de 70 % du plasma sont importés des États-Unis. « Quel que soit le contexte budgétaire, la France a besoin de sang et ne gagnera pas sans être souveraine », ajoute-t-il.
« Un COP n’est pas que financier. Il s’agit aussi d’un outil pour l’État avec des enjeux de stratégie et de projection. Notre responsabilité est de construire des services publics pouvant durer au-delà de nos mandats ministériels et répondant aux besoins des générations futures », complète Amélie de Montchalin, qui place l’action de l’EFS comme une priorité dans le budget.
Former les professionnels pour la transfusion de demain
Dans le cadre de l’« Ambition plasma » de l’EFS, le COP pose la cible d’1,4 million de litres de plasma collectés et livrés au LFB annuellement d’ici à 2028 (contre 867 133 en 2024), un objectif que Frédéric Pacoud qualifie de « très ambitieux ». Pour l’atteindre, le contrat mobilise plusieurs axes stratégiques : recrutement et fidélisation de donneurs, recrutement et formation des personnels, augmentation des capacités d’accueil des donneurs et, par extension, acquisition de nouveaux équipements de prélèvement. D’ici à 2028, l’EFS devra donc passer de 142 000 à 330 000 donneurs actifs de plasma (au moins un don dans les 12 mois précédents).
« Ce projet à lui seul embarque énormément de transformations et une dynamique au sein de l’établissement », souligne Frédéric Pacoud. Pour autant, ce n’est pas la seule transformation qu’entraîne ce contrat : l’EFS va passer dans les années à venir par la digitalisation et l’universitarisation. Plus précisément, l’établissement compte œuvrer à la formation des professionnels médicaux et non médicaux pour créer des vocations, notamment pour des profils hospitalo-universitaires. « Nous souhaitons développer des liens avec l’université pour préparer la transfusion de demain : avoir des personnels de l’EFS en leur sein pour veiller, entre autres, au bon enseignement de la transfusion et de ses enjeux », détaille-t-il.
Le contrat inclut aussi un axe important sur le rôle de l’EFS en santé publique. Il est prévu par exemple de renforcer la collaboration avec l’Agence de la biomédecine concernant le recrutement des donneurs de moelle osseuse, ou encore de participer à la biosurveillance pour les risques infectieux émergents, les polluants environnementaux ou pour des pathologies ciblées.
Des critères assouplis pour le don de sang
Le 10 avril 2025, un arrêté publié au Journal officiel a fait évoluer plusieurs critères de sélection des donneurs de sang, pour permettre à davantage de citoyens de donner. Cela fait suite à l’avis du Haut Conseil de la santé publique du 24 octobre 2024. Ainsi, le délai d’attente est réduit à deux mois au lieu de quatre pour les personnes ayant fait un piercing ou un tatouage, ayant recouru à un acte d’acupuncture, de sclérose de varices, de mésothérapie ou une endoscopie avec un instrument flexible. Est aussi supprimée la contre-indication pour les donneurs ayant bénéficié de substituts osseux en implantologie dentaire.
En conséquence l’Agence nationale de sécurité du médicament fait évoluer le questionnaire relatif au don de sang, rempli par les donneurs avant l’entretien préalable avec un professionnel de santé. Il sera implémenté à partir du 1er septembre 2025.
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