Près de deux semaines après la FDA, c’est au tour de l’Agence européenne du médicament (EMA) de donner son feu vert à l’utilisation du vaccin anti-covid-19 de Johnson & Johnson – ou plutôt de sa filiale européenne, Janssen. « L’EMA a recommandé l’octroi d’une autorisation de mise sur le marché conditionnelle pour le vaccin COVID-19 Janssen afin de prévenir le Covid-19 chez les personnes à partir de 18 ans », a en effet annoncé l’instance cet après-midi.
Efficacité et profil de sécurité « robustes »
Les données concernant le vaccin de Janssen, fondé comme celui d’AstraZeneca sur un vecteur viral, « sont robustes et remplissent des critères d’efficacité, de sécurité et de qualité », affirme l’EMA pour appuyer sa décision.
Un essai de phase 3 mené aux États-Unis, en Afrique du Sud et en Amérique latine auprès de plus de 44 000 personnes a en effet montré que le vaccin de Janssen présentait, 14 jours après administration, une efficacité de 67 % pour prévenir toute forme symptomatique de covid-19. Une moyenne qui masque toutefois des données d’efficacité en fait très variables (entre 52 et 75 %) en fonction des pays, caractérisés par des taux de circulation différents de variants d’intérêt suspectés d’échapper à l’immunité. Concernant la prévention des formes graves, l’efficacité atteindrait 85,4 % 28 jours après injection.
Le tout pour un profil d’innocuité satisfaisant, les effets indésirables associés au vaccin les plus fréquents relevant de douleurs au point d’injection, céphalées, asthénie et myalgies pour la plupart légères à modérées et spontanément résolutives en 1 à 2 jours, comme pour le reste des vaccins anti-covid-19 disponibles. L’EMA cite également trois effets inattendus pour lesquels un lien de cause à effet avec le vaccin ne peut pas encore être définitivement exclu : des cas d’hypersensibilité, d’urticaire et d’anaphylaxie.
Une seule injection
Mais ce sont surtout deux autres caractéristiques du vaccin qui suscitent un intérêt particulier pour ce nouveau vaccin.
D’abord, ce vaccin présenté sous la forme d’une suspension prête à l’emploi contenue dans des flacons de 5 doses peut se conserver plus simplement que ceux à ARNm. Soit en congélateur classique, mais aussi jusqu’à 3 mois au réfrigérateur (2-8 °C) et 12 heures à température ambiante. Seul bémol : après ouverture, le vaccin de Janssen doit tout de même être utilisé plus rapidement – dans les 6 heures malgré une conservation au réfrigérateur – que celui d’AstraZeneca, qui peut lui être utilisé pendant 48 heures.
En outre, alors que tous les autres vaccins disponibles requièrent deux injections, celui de Janssen ne nécessite a priori qu’une seule dose. Un atout de poids en période de crise.
Le vaccin bientôt disponible en France ?
Reste à savoir quand ce vaccin – déjà utilisé aux États-Unis, en Afrique du Sud et au Canada – pourrait arriver en France. Alors que le gouvernement a indiqué avoir commandé près de 30 millions de doses, la ministre déléguée à l’industrie, Agnès Pannier-Runacher, a affirmé récemment que de premières doses pourraient être disponibles à partir de fin mars ou début avril. D’après l’AFP, des informations de presse évoqueraient cependant des difficultés de production rencontrées par le laboratoire américain. Interrogé à ce sujet, le Responsable de la task force de l’UE sur les vaccins, Thierry Breton, aurait cependant affirmé que les objectifs chiffrés de l’Europe – parmi lesquels vacciner 70 % de la population adulte d’ici la fin de l’été – n’étaient pas remis en cause.
L’Académie de médecine s’alarme du désengagement des États-Unis en santé
Un patient opéré avant le week-end a un moins bon pronostic
Maladie rénale chronique : des pistes concrètes pour améliorer le dépistage
Covid : les risques de complications sont présents jusqu’à trente mois après hospitalisation