« Dès juin prochain, nous allons saisir le nouveau parlement européen pour mettre à jour la politique de dépistage du cancer de la prostate, qui n’a pas bougé depuis 2003. Nous devons, de façon urgente, faire avancer les lignes en reconsidérant l’intérêt du dosage du PSA », a déclaré Carl Ernst-Günther, membre de l’association Europa-Uomo*.
Selon l’étude randomisée européenne sur le dépistage du cancer de la prostate (ERSPC), le dépistage sur le PSA réduit la mortalité spécifiquement liée à la maladie de 21%, soit un décès évité pour 781 hommes dépistés et un cancer évité par 27 cancers de la prostate détectés1.
Selon le livre blanc [1] que vient de publier Europa-Uomo conjointement avec l’Association européenne d’urologie, « le cancer de la prostate est un problème de santé publique majeur qui bénéficierait d’une prise en charge uniforme à l’échelle de l’UE et d’un programme de détection précoce ».
Dans ce sens l’Union européenne (UE) doit sensibiliser davantage les populations au risque de cancer de la prostate en menant des actions cohérentes. Elle doit augmenter le financement de la recherche pour améliorer à la fois le diagnostic du cancer de la prostate et son traitement et pour mieux comprendre l'association entre les facteurs de risque potentiels et le cancer de la prostate mortel. La mise en place d'un dépistage basé sur le PSA au niveau européen permettrait de diminuer la mortalité par cancer de la prostate et d’améliorer la qualité de la vie des patients.
Cette politique devrait être à nouveau discutée à la lumière des nouvelles preuves et incluse dans l'agenda politique du Parlement européen via la Commission par l’intermédiaire de l’Innovative Partnership for Action Against Cancer (IPAAC).
Chez l’homme, le cancer de la prostate se situe à la seconde position des cancers et compte pour la cinquième cause de mortalité par cancer. Les politiques de détection du cancer de la prostate se heurtent à la fiabilité des marqueurs comme le PSA et, selon Kurt Miller, professeur d’urologie au Charity University Hospital de Berlin, aucun autre marqueur n’est en développement.
En parallèle, de nouveaux traitements en attente d’AMM en France sont prometteurs et redonnent espoir aux patients. Ainsi dans le cancer de la prostate non métastatique résistant à la castration, le darolutamide de Bayer, un antagoniste non stéroidien du récepteur aux androgènes, prolonge significativement la survie sans métastase (40,4 mois versus 18,4 mois, étude de phase 3 sur 1 509 hommes) et le temps jusqu’à progression du PSA. Ce bénéfice clinique est associé à un profil de tolérance acceptable lié, selon Kurt Miller, au fait que la molécule ne traverse pas la barrière hémato-encéphalique.
Disponibles sur :
[1] European Urological Association.
- Prostate cancer : Recommendations to lower the risk and mortality rate of the most frequent cancer in men. European Urological Association 2018- Policy Paper on PSA SCREENING FOR PROSTATE CANCER :Has the time come to reconsider structured population-based PSA screening for prostate cancer? 2018
http://epad.uroweb.org/programme/epad-2019-presentations/?utm_source=Eu…
* D’après une conférence de presse du laboratoire Bayer, congrès de l’Association européenne d’urologie, Barcelone, 18 mars 2019.
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