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L'épidémie de Coronavirus fait craindre une menace grave de pénurie de médicaments fabriqués en Asie

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Publié le 13/02/2020
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Crédit photo : SPL/Phanie

L'Académie française de pharmacie tire la sonnette d'alarme. L'épidémie de Covid19 en Chine pourrait faire peser une grave menace sur la santé publique en France et en Europe. En effet, 80 % des principes actifs pharmaceutiques utilisés en Europe sont fabriqués hors de l'espace économique européen, dont une grande partie en Asie. L'Académie plaide pour une relocalisation des matières premières pharmaceutiques. Selon Jérôme Salomon, le patron de la Direction générale de la santé mercredi 12 février, "on n'a pas a priori de signal d'alarme sur un effondrement de la production mais on est très attentif". Plus généralement, l'ensemble de l'activité de commerce mondiale est menacée par la situation sanitaire en Chine. Pour l'instant, c'est dans ce pays que 99 % des 60 335 cas sont confirmés et, à une exception près, de la totalité des 1 369 décès recensés au 13 février. Ce bilan oblige l'OMS à accélérer la mise au point de tests, de traitements et, à plus long terme, de vaccins contre le 2019-nCoV. L'OMS a identifié 168 laboratoires dans le monde ayant la bonne technologie pour diagnostiquer le virus. Elle envoie des kits dans le maximum de pays. 150 000 tests devraient être envoyés dans plus de 80 laboratoires. On assiste à un paradoxe : en même temps le ministère chinois de la Santé a annoncé plus de 15 000 contaminations supplémentaires et le nombre de nouveaux cas confirmés à 100 % par un test poursuit sa baisse entamée quatre jours avant (passant de 3 062 à 1 820). Les causes sont sans doute dues à une sous-estimation des pouvoirs publics chinois. Ceux-ci avaient accusé un jeune médecin chinois, Li Wenliang d'avoir propagé des rumeurs. Mais ce dernier a été lui-même contaminé et est décédé. En France, seulement 9 cas ont été recensés. Le dernier identifié est un médecin libéral qui a été contaminé en France par un patient chinois venu le consulter avant de se rendre à Taïwan où il a déclaré la maladie. Celui-là est hospitalisé en isolement à La Pitié (AP-HP). Ce patient suit un traitement expérimental "basé sur des molécules utilisées dans d'autres maladies virales", selon le Pr Éric Caumes, chef de service des maladies infectieuses de la Pitié.


Source : lequotidiendumedecin.fr