Mi-Septembre l'Aflar avait protesté contre le déremboursement annoncé de la viscosupplémentation et lancé une pétition pour s’y opposer. Trois mois plus tard, ce sont désormais les professionnels de la rhumatologie qui montent au créneau. Le Conseil National Professionnel de Rhumatologie qui fédère sociétés savantes, syndicats et association de FMC de la discipline a en effet de publier un communiqué dénonçant « une mesure inique pour les patients ».
L’organisation professionnelle s’inquiète « d’une éventuelle décision prochaine que pourrait prendre Madame la Ministre de la Santé de radier de la liste des spécialités remboursables les acides hyaluroniques injectables dans l’arthrose du genou ». Après réévaluation de ces dispositifs médicaux, la Cnedimts (la commission de la HAS qui réalise l’évaluation en vue de leur remboursement des dispositifs médicaux et des technologies de santé) se serait en effet prononcé en faveur de leur déremboursement.
Pour justifier cette décision, « les autorités sanitaires se sont appuyées sur une littérature qui fait désormais controverse » dénonce le Dr Pierre Monod. Or "les études les plus récentes publiées dans les plus grandes revues internationales considèrent désormais ce traitement comme le plus efficace de tous ceux aujourd’hui utilisés pour traiter l’arthrose du genou". Le président du Conseil National Professionnel de Rhumatologie, souligne aussi l’incohérence des autorités sanitaires qui maintiennent pour le moment la prise en charge à 15 % de l’acide hyaluronique Hyalgan considéré comme un médicament mais prône le déremboursement de tous les autres produits de visco supplémentation classés au rang des dispositifs médicaux.
Il pointe aussi les risques de report des prescriptions « vers des traitements plus dangereux, plus coûteux pour l’assurance maladie et moins efficaces » et dénonce « l’injustice d’un déremboursement réservant ce traitement à ceux qui en auront les moyens ».
Dans ce contexte, « nous demandons à Madame la Ministre de la Santé de ne pas prendre cette décision qui remettrait en cause l’accès aux soins de qualité des patients arthrosiques, en particulier ceux à revenus modestes ».
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