L’essai Essence confirme l’efficacité du sémaglutide dans la Mash

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Publié le 06/05/2025
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Les résultats intermédiaires de phase 3 de l’essai Essence montrent l’efficacité du sémaglutide dans la Mash pour environ deux tiers des patients.

Crédit photo : VOISIN/PHANIE

D’après les résultats intermédiaires d’un essai de phase 3 randomisé contre placebo de grande envergure, le sémaglutide est efficace dans la stéatohépatite associée à un dysfonctionnement métabolique (Mash) pour environ deux tiers des patients. Mené sur plus de 1 000 patients de 37 pays, l’essai Essence montre que le traitement par sémaglutide permet de stopper la progression de la Mash, voire d’inverser le cours de la maladie. Ces résultats sont publiés dans The New England Journal of Medicine.

De précédentes études menées par le Pr Philip Newsome du King’s College de Londres, « plus modestes mais positives », avaient montré que l'utilisation du sémaglutide dans la Mash était bénéfique. « Je travaille sur les traitements par GLP-1 depuis seize ans et ces résultats sont extrêmement intéressants. La Mash est un problème croissant dans le monde entier et cet essai apportera un réel espoir aux patients atteints de Mash. Bien que ces résultats doivent être traités avec prudence, l'analyse montre que le sémaglutide peut être un outil efficace pour traiter cette maladie hépatique avancée », a commenté le Pr Newsome dans un communiqué de presse du King’s College.

Du mieux pour la stéatohépatite et la fibrose pour un tiers du groupe sémaglutide

Les 1 197 participants, des patients atteints d’une Mash confirmée par biopsie avec fibrose de stade 2 ou 3, ont été randomisés en 2:1 pour recevoir pendant 240 semaines, soit une injection hebdomadaire de 2,4 mg de sémaglutide, soit un placebo. Dans les deux groupes, le traitement était associé à des conseils hygiénodiététiques. En outre, plus de la moitié des participants souffraient de diabète de type 2 et environ trois quarts d'entre eux étaient en obésité.

Après 72 semaines de traitement, les auteurs rapportent les premiers résultats intermédiaires portant sur 800 patients de la cohorte. Pour le critère de jugement principal, 62,9 % des participants du groupe sémaglutide (n = 534) présentaient une résolution de la stéatohépatite sans aggravation de la fibrose contre 34,3 % dans le groupe placebo (n = 267). Et chez 36,8 % du groupe sémaglutide, la fibrose hépatique avait réduit sans détérioration de la stéatohépatite (contre 22,4 % dans le groupe placebo). Enfin, 32,7 % du groupe sémaglutide a observé une résolution de la stéatohépatite et une réduction de la fibrose (contre 16,1 %).

Les patients sous sémaglutide ont aussi observé une perte de poids moyenne de 10,5 % (contre 2 % dans le groupe placebo). Les résultats étaient similaires entre la présence ou l'absence de diabète de type 2 ou d'obésité et indépendamment de l'âge, du sexe ou du stade de fibrose. Les effets indésirables étaient gastro-intestinaux dans les deux groupes et un peu plus fréquents dans le groupe sémaglutide (86,3 contre 79,7 %).

Améliorations des facteurs glucométaboliques

Les chercheurs notent également une amélioration des biomarqueurs sanguins et d’imagerie, ainsi que des scores cliniques ; mais également une amélioration de la glycémie, de l’inflammation systémique, de l’insulinorésistance, de la pression artérielle et du bilan lipidique. Ainsi, « bien que des tests d'hypothèse formels n'aient pas été planifiés ou réalisés, le sémaglutide semble être associé à des améliorations des facteurs glucométaboliques et des marqueurs non invasifs de la santé du foie ».

Le resmétirom étant aujourd’hui le seul traitement autorisé dans la Mash avec une fibrose de stade 2 ou 3, les auteurs se réjouissent de ces premières preuves en faveur d’options thérapeutiques supplémentaires.


Source : lequotidiendumedecin.fr