Vendredi 10 novembre, les ministres respectifs de la Santé et de l'Industrie, Aurélien Rousseau et Roland Lescure, ont réuni des représentants de l'industrie pharmaceutique, des grossistes répartiteurs et des pharmaciens, afin d'identifier la part de responsabilité des acteurs de la chaîne du médicament dans la gestion des pénuries à répétition.
Pour rappel, les laboratoires pharmaceutiques sont tenus d’assurer un approvisionnement approprié et continu du marché national de manière à couvrir les besoins des patients. Face aux difficultés persistantes, plusieurs leviers existent.
Pour l'amoxicilline par exemple, l'exécutif a accordé en septembre une hausse de 10 % du prix réglementé de cet antibiotique aux laboratoires qui commercialisent ce produit afin que ceux-ci augmentent la production en urgence, garantissent les niveaux de stocks et s'engagent à couvrir les besoins cet hiver. Pourtant, il existe encore une forte hétérogénéité dans la répartition de l'offre au niveau des points de distribution.
Vision précise des stocks
Le Leem, syndicat patronal de l'industrie pharmaceutique, vient d'avancer de son côté deux « propositions concrètes » pour améliorer les disponibilités des traitements.
Première mesure, pour accroître la visibilité des autorités de santé sur les stocks de médicaments en tension ou rupture d’approvisionnement, il est proposé d'élargir les informations délivrées par la plateforme TRACStocks (traçabilité, risque, anticipation, consolidation des stocks) sur la situation des autres acteurs de la chaîne d'approvisionnement, à commencer par les grossistes répartiteurs. « Chaque fois qu’un patient n’accède pas à son traitement, c’est un échec collectif, regrette Thierry Hulot, président du Leem. Il existe un outil mis en place par les entreprises du médicament (TRACStocks) pour mieux faire circuler l’information, élargissons-le ! ». Selon le Leem, 1 227 spécialités pharmaceutiques sont déjà suivies dans cette plateforme – dont les molécules du plan hivernal du gouvernement – et 108 entreprises du médicament y sont connectées.
Mais ce n'est pas tout. Les médecins et pharmaciens ont besoin d'une information précise « en temps réel » à apporter à leurs patients au sujet des pénuries, analyse le Leem. De fait, lorsqu’il n’est pas en mesure de prescrire ou de délivrer immédiatement le traitement, le professionnel de santé n’a pas suffisamment d’information à transmettre au patient. Dans ce contexte, les laboratoires veulent contribuer à « l'optimisation des interfaces logicielles » des praticiens concernés, qu'il s'agisse du dossier pharmaceutique rupture ou des logiciels d'aide à la prescription. L'objectif est, là encore, de proposer des messages « harmonisés, utiles, précis et mis à jour en temps réel ».
Les médicaments particulièrement surveillés à l'approche de l'hiver par l'ANSM sont les antibiotiques (amoxicilline, amoxicilline/acide clavulanique), le paracétamol, les corticoïdes administrés par voie orale (prednisone, prednisolone) et les médicaments contre l'asthme (corticoïdes et bronchodilatateurs administrés par voie inhalée).
Cancer colorectal chez les plus de 70 ans : quels bénéfices à une prise en charge gériatrique en périopératoire ?
Un traitement court de 6 ou 9 mois efficace contre la tuberculose multirésistante
Regret post-vasectomie : la vasovasostomie, une alternative à l’AMP
Vers un plan Maladies rénales ? Le think tank UC2m met en avant le dépistage précoce