« Les résultats ne mettent pas en évidence d’augmentation de problèmes de santé graves (décès, hospitalisation, arrêt de travail d’au moins 7 jours) en lien avec la prise du Lévothyrox NF (nouvelle formule) ». Telle est la conclusion du volet comparatif de l’étude de pharmaco-épidémiologie sur le Lévothyrox dont le but était d'« évaluer l’impact du passage à la nouvelle formule du Lévothyrox sur la santé des personnes traitées par lévothyroxine ».
Ces résultats ont été présentés par l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) à l'occasion du 5e comité de suivi dédié à la prise en charge des patients souffrant de troubles de la thyroïde qui s'est déroulé au ministère de Solidarités et de la Santé.
Une hausse des consultations
Cette étude s'appuie sur les données de plus de 2 millions de patients sous Lévothyrox issues du Système national des données de santé (SNDS) et du système national d’information interrégimes de l’Assurance maladie (SNIIRAM). Deux groupes ont été comparés : un groupe ayant reçu l'ancienne formule entre avril et juin 2016 et un second groupe ayant reçu la nouvelle formule entre avril et juin 2017.
La nouvelle formule du Lévothyrox s'est accompagnée d'une hausse significative des consultations (+ 360 000), avec un recours aux médecins généralistes et aux endocrinologues en particulier, surtout entre août et octobre 2017. « Cette augmentation était attendue au regard du type de symptômes rapportés par les patients et de la nécessité d’un ajustement des traitements par leur médecin », justifie la Direction générale de la Santé (DGS) dans un communiqué.
Par ailleurs, l'étude a mis en évidence « une augmentation croissante de l’utilisation des nouvelles spécialités à base de lévothyroxine, autre que Lévothyrox, par les patients souffrant de troubles de la thyroïde ». L'offre thérapeutique continuera de s'élargir en 2019.
L'ANSM confirme la bonne qualité de la nouvelle formule
L'ANSM a par ailleurs procédé à l'analyse de certains lots de la nouvelle formule de Lévothyrox pointés du doigt par les associations de patients. « Ces dernières analyses, comme celles réalisées précédemment, confirment la bonne qualité de la nouvelle formule du Lévothyrox », souligne la DGS.
En marge de ce comité, l'Association française des malades de la thyroïde déplorait le manque de transparence de l'ANSM dans cette affaire Lévothyrox et indiquait attendre les résultats du CNRS. En effet, deux laboratoires du CNRS travaillent actuellement sur l'analyse du Lévothyrox.
Greffe : les Français favorables au don mais trop peu informés
Maladie de Charcot : les troubles du sommeil précéderaient l’apparition des symptômes moteurs
Recherche
Cohorte ComPaRe : cinq ans d’enseignements tirés des patients
Traiter l’obésité pédiatrique améliore la santé cardiométabolique à long terme