À l’aune du procès de l’affaire Mazan, où l’ensemble des accusés ont été condamnés, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a présenté de nouvelles mesures pour la prévention de la soumission chimique.
Courant janvier 2025, l’Agence demandera aux laboratoires titulaires d’une autorisation de mise sur le marché (AMM) de médicaments à risque de détournement à des fins de soumission chimique de prendre des dispositions pour alerter et protéger les potentielles victimes. Ainsi, le détournement de l’usage de la substance doit être plus difficile grâce des modifications de sa formule. L’ANSM donne pour exemple des changements sur l’aspect visuel (colorant, texture inhabituelle) ou l’ajout d’un goût ou d’une odeur identifiables.
L’ANSM a annoncé avoir échangé avec les représentants des laboratoires : « l’engagement à travailler le sujet repose sur une démarche volontaire de leur part », lit-on dans le communiqué. Le but est d’accompagner la modification des AMM des produits déjà sur le marché qui seront petit à petit remplacés par ces nouvelles formules. À plus long terme, l’ANSM cherche des solutions pour que les futurs médicaments qui seront mis sur le marché intègrent d'emblée ces caractéristiques.
Le bromazépam, médicament le plus détourné
L’enquête annuelle de 2022 du Centre d’évaluation et d’information sur la pharmacodépendance-addictovigilance (CEIP-A) de Paris a montré une augmentation de 69 % des signalements de soumission chimique suspects en un an, soit 1 229 contre 727 en 2021. On retrouve l’Île-de-France en tête des signalements : la région concentre plus de la moitié des cas, suivie par les Hauts-de-France qui en recensent 19 %. Les substances les plus concernées en 2022 sont les médicaments psychoactifs (56,7 %) avec, dans l’ordre de recours : le bromazépam, le tramadol, la codéine, la zopiclone et l’hydroxyzine.
Les pics de signalement en 2022 ont eu lieu durant les périodes festives. À l’occasion des fêtes de fin d’année, l’ANSM appelle à la vigilance solidaire pour lutter contre la soumission chimique.
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