25 ans après le scandale sanitaire qui a secoué la France, la Grande-Bretagne se trouve confrontée à une affaire similaire. Le gouvernement britannique a décidé de lancer une nouvelle enquête sur un vaste scandale de sang contaminé qui a fait 2.400 morts au Royaume-Uni.
Dans les années 1970 et 1980, des milliers de personnes hémophiles ont contracté l'hépatite C et le VIH après avoir reçu des transfusions de sang en provenance des États-Unis, sous la supervision du NHS. "C'est une tragédie qui a causé des difficultés et des douleurs incommensurables à toutes les personnes affectées, et une enquête visant à établir la vérité de ce qui s'est passé est la mesure appropriée qu'il faut prendre", a déclaré un porte-parole de la Première ministre Theresa May. Le ministre de la santé, Jeremy Hunt, a soulevé le sujet lors d'un conseil des ministres mardi, estimant qu'il était "nécessaire d'établir les causes de cette terrible injustice", a indiqué le porte-parole.
Suite à des pénuries de sang, le NHS s'était tourné vers des fournisseurs américains qui rémunéraient leurs donneurs, parmi lesquels se trouvaient des prisonniers et d'autres groupes présentant un risque important d'infection. Une précédente enquête conclue en 2009 avait établi que les ministres auraient dû agir plus tôt afin d'augmenter les réserves britanniques de sang et mettre fin à la dépendance aux importations. Elle avait abouti à la mise en place d'un système d'indemnisation des victimes, mais aucun procès n'avait été entrepris et les responsabilités n'avaient pas été définies, ce qui pourrait être le cas cette fois-ci.
L'annonce du gouvernement intervient alors que le Parlement devait débattre de la question à la demande de la député travailliste Diana Johnson, qui reprochait au gouvernement de n'avoir pas envisagé d'enquête pénale sur ce scandale, "le pire désastre médical de l'histoire du NHS" selon elle.
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