Dans le cancer du poumon non à petites cellules (CPNPC) à un stade avancé, traité par inhibiteurs de checkpoint immunitaires (ICI) combinés à une chimiothérapie, mieux vaut administrer le traitement le matin. C’est la conclusion d’une étude franco-chinoise publiée dans le Lancet eBioMedicine.
Rassemblant des médecins chercheurs des hôpitaux Paul-Brousse, Bicêtre, Avicenne (AP-HP) et du GHI Le Raincy-Montfermeil, l’étude suit deux cohortes, l’une en France et l’autre en Chine. Le but était d’étudier l’effet du rythme circadien, déjà connu comme régulant l’activité immunitaire, sur la réponse au traitement et la survie pour ce cancer.
Les 713 patients inclus ont reçu en majorité du pembrolizumab, combiné à du pémétrexed-carboplatine/cisplatine (49 %) ou du paclitaxel-carboplatine (51 %). Les scientifiques ont comparé différents horaires seuils entre 10 h 30 et 13 h 00 avant de démontrer que celui aboutissant à des différences significatives d’efficacité thérapeutique se situait à 11 h 30.
Un an de survie supplémentaire pour les thérapies matinales
La thérapie a été administrée à 345 patients avant 11 h 30 et à 368 patients après. La survie médiane était de 33 mois pour les patients ayant reçu l’immunochimiothérapie avant 11 h 30 contre 19,5 mois pour les autres, soit un an de plus. La survie sans progression médiane était de 11,8 mois pour le groupe avant 11 h 30 et de 7,2 mois pour le second. Le taux de réponse au traitement administré le matin était supérieur de 56 % (odds ratio ajusté de 1,56).
Cette efficacité matinale s’est maintenue quelles que soient les caractéristiques des patients et des tumeurs, excepté dans le cas d’une expression tumorale de PD-L1 inférieure à 1 % pour lequel la pertinence du seuil de 11 h 30 s’est révélée quelque peu amoindrie.
Ainsi, les chercheurs concluent que le cycle circadien est un « déterminant critique » du pronostic pour l’immunochimiothérapie de première ligne dans le CPNPC. Ils invitent à mener des travaux de recherche prospective pour évaluer si le cycle circadien influe aussi sur la survenue d’effets indésirables, comme suggéré par une précédente publication du Dr Abdoulaye Karaboué, co-premier auteur de l’étude, exerçant au GHI Le Raincy-Montfermeil et à l’hôpital Paul-Brousse, qui observe chez les patients recevant leur traitement le matin une plus forte incidence de réactions épidermiques légères à modérées et, a contrario, une moindre fatigue.
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