90 jours après l’admission dans des services de réanimation de patients adultes souffrant d'un syndrome de détresse respiratoire aigu (SDRA) lié à une infection à Sars-CoV-2, la mortalité globale était 31 %. Cette dernière augmentait avec la gravité du SDRA : respectivement 30 %, 34 %, et 50 % pour les SDRA de gravité faible, moyenne et sévère. C'est ce que montre une vaste étude européenne qui vient d'être publiée dans Intensive Care Medicine, et à laquelle ont participé, entre autres, des équipes de l'AP-HP.
Étude européenne effectuée dans près de 150 services de réanimation
Ce travail a la particularité de porter sur un grand nombre de patients : 4 244 hospitalisés entre le 25 février et le 4 mai dernier. L'âge médian des patients au moment de l'hospitalisation était de 63 ans. Au total 149 services de réanimation français, belges et suisses ont participé à ce travail, à partir de la cohorte multicentrique prospective COVID-ICU (Covid-19 infection in intensive care unit).
« À l’admission en réanimation, 29 % des patients ont reçu de l’oxygène "standard", 19 % de l’oxygène à haut débit et 6 % de la ventilation non-invasive. 2 635 (63 %) patients ont été intubés dans les 24 premières heures suivant leur admission. Au total, 3 376 (80 %) ont été intubés et ont reçu de la ventilation mécanique invasive au cours de leur séjour en réanimation », indique le communiqué de l'AP-HP. Il est aussi précisé que les curares ainsi que le décubitus ventral ont été utilisés chez respectivement 88 % et 70 % des patients intubés à J1. Au final, la mortalité était plus élevée chez les patients intubés (36 %) que chez ceux qui ne l'ont pas été (11 %).
Confirmation des facteurs de risque
Cette étude a confirmé les facteurs de risque (indépendamment associés à la mortalité à 90 jours) péjoratifs pour le pronostic. À savoir : « l’âge, une immunodépression, une obésité sévère, un diabète, une défaillance rénale ou hémodynamique à l’admission, un faible rapport PaO2/FiO2, et un délai court entre les premiers symptômes et l’admission en réanimation », précisent les auteurs de ce travail.
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