Les hormones sexuelles féminines sont connues pour impacter l’humeur et la contraception hormonale peut être associée à un potentiel surrisque de dépression ou de troubles de l’humeur. Qu’en est-il des dispositifs intra-utérins (DIU) au lévonorgestrel ?
Tandis que des études ont montré une association entre l’utilisation de ces dispositifs et la dépression, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) suggère dans un communiqué du 14 février, que « les stérilets contenant le plus d’hormone présenteraient davantage de risque de troubles dépressifs ».
L’agence du médicament fait écho à une étude de cohorte du groupement GIS Epi-Phare publiée fin décembre dans le JAMA. Alors que des DIU contenant 19,5 mg de lévonorgestrel (DIU-LNG à 19,5 mg) sont commercialisés en France depuis 2018 (voire liste ci-dessous), ce travail a notamment cherché à savoir si ce plus faible dosage pouvait réduire le risque de troubles de l’humeur par rapport au DIU « classique » dosé à 52 mg (DIU-LNG à 52 mg).
À partir du Système National des Données de Santé (SNDS), les auteurs ont identifié les femmes (sans utilisation préalable de DIU hormonal ni traitement antérieur par psychotropes) ayant reçu en 2019 soit un DIU-LNG à 52 mg (n = 45 736) soit un DIU-LNG à 19,5 mg (n = 45 736). En comparant ces deux populations, ils n’ont mis en évidence aucune augmentation du recours aux anxiolytiques (OR 1,05 ) ni aux hypnotiques (OR 1,09 ). En revanche, l’étude retrouve « un risque très légèrement augmenté d’utilisation d’antidépresseurs dans les deux années suivant la pose du DIU à 52 mg par rapport à un DIU moins dosé en progestatif (4 % vs 3,6 %, OR 1,13) ».
Un risque faible
Si les différences observées entre les deux groupes « sont faibles et peu susceptibles d’être cliniquement pertinentes au niveau individuel », jugent les auteurs, ce résultat « est néanmoins important à prendre en compte à l’échelle populationnelle et nécessite des études complémentaires », estiment-ils.
Même si « le risque est faible et reste à préciser », cette étude « est la première à montrer un risque de troubles dépressifs dépendant de la dose de lévonorgestrel contenue dans le DIU », souligne pour sa part l’ANSM qui invite les femmes sous DIU hormonal à « contacter leur médecin en cas de changements d’humeur et de survenue de symptômes dépressifs, y compris en début de traitement ».
Liste des différents DIU hormonaux disponibles en France (tous contiennent du lévonorgestrel) :
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