Compte tenu du risque augmenté de cancer ovarien décrit dans l’endométriose, existe-t-il des différences entre les sous-types de la maladie ? La réponse apportée par des chercheurs américains dans une nouvelle étude semble indiquer que oui.
Les auteurs explorent trois sous-types d’endométriose : péritonéale superficielle, profonde et ovarienne, dans une cohorte rétrospective de 451 000 femmes dont près de 80 000 avec un ou plusieurs types d’endométriose. Les patientes avec une endométriose, tous types confondus, avaient une probabilité (aHR pour adjusted Hazard Ratio) 4 fois plus grande de développer un cancer de l’ovaire ; et autrement exprimé, l’excès de risque (aRD pour adjusted Risk Difference) était estimé à 9,90 cas pour 10 000 patientes. Les sous-types profond et ovarien présentent un risque multiplié par plus de 9 et une aRD à 26,71. À l’inverse, l’endométriose superficielle n’était associée qu’à un risque 2,8 fois plus haut qu’en population générale.
Un risque marqué pour le carcinome à cellules claires
L’étude, publiée dans le Jama, fait aussi état de différences selon les histotypes de cancer. Pour toutes les femmes avec endométriose, le risque de cancer de l’ovaire est particulièrement élevé pour ceux de type I (à savoir endométrioïde, à cellules claires, mucineux et séreux de bas grade), avec un aHR allant de 2,70 pour le carcinome séreux de haut grade (type II) à 11,15 pour le carcinome à cellules claires. Le risque le plus élevé est encore retrouvé pour les types profond et ovarien d’endométriose, avec une probabilité multipliée par 18,96 et une différence de risque de 19,57 pour 10 000 femmes dans les cancers de type I, comparé aux femmes sans endométriose.
Dans un éditorial, le Dr Michael T. McHal, exerçant au Centre de traitement du cancer à San Diego, rappelle que « les stratégies de dépistage sont toujours inadaptées, même chez les femmes à haut risque. Elles continuent d’être diagnostiquées à des stades avancés qui induisent un pronostic défavorable ». Les auteurs insistent sur l’utilité de quantifier le risque de cancer ovarien en fonction du type d’endométriose dans le but de privilégier des stratégies de prévention et de dépistage plus « agressives » dans ces populations.
Malgré leur significativité, le Dr Michael T. McHal nuance tout de même les résultats : « Pour tirer des recommandations cliniques de ces observations, une définition claire et homogène de l’endométriose profonde doit être établie. »
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