Les adolescentes et les femmes adultes dont les cycles menstruels apparaissent plus irréguliers ou plus longs que la normale pourraient être plus à risque de mourir avant 70 ans que celles ayant toujours présenté des cycles réguliers ou courts. Telles sont les conclusions d’une étude prospective publiée le 1er octobre 2020 dans le British Medical Journal.
Alors que des liens entre cycles longs (> 40 jours) ou irréguliers et morbidité ont déjà été mis en évidence en particulier chez l'adolescente, ce travail visait à déterminer si, chez la femme adulte, ce type de cycles pouvaient être corrélé à une augmentation de la mortalité prématurée.
Dans cet objectif, les auteurs ont suivi pendant 24 ans près de 80 000 femmes âgées de 29 à 46 ans lors de leur recrutement au sein de la cohorte de la Nurses’Health Study, constituée afin d’étudier les facteurs de risque associés aux principales maladies chroniques touchant les femmes. Lors de leur inclusion, toutes les participantes ont décrit la durée et la régularité de leurs cycles menstruels entre 14 et 17 ans, de 18 et 22 ans, et 29 à 46 ans. Chacune a ensuite répondu 2 fois par an à des questionnaires concernant leur état de santé mais aussi leur mode de vie et leur régime alimentaire.
Une surmortalité surtout d'origine cardiovasculaire
L’analyse des 1 975 décès prématurés (avant 70 ans )survenus en 24 ans de suivi montre que le taux de mortalité brut pour 1 000 personne-années est plus élevé chez les femmes ayant présenté dans leur vie des cycles irréguliers ou de plus de 40 jours que chez celles présentant des cycles menstruels réguliers ou courts. Par exemple, alors que ce taux est toujours compris entre 1.00 et 1.05 chez les femmes ayant toujours présenté des cycles réguliers, il est de 1.23 à 1.37 pour les femmes ayant majoritairement présenté des cycles irréguliers entre 14 et 22 ans, et de 1.68 pour celles ayant habituellement eu de tels cycles entre 29 et 46 ans.
D’après les auteurs, il semblerait par ailleurs que cet excès de mortalité soit lié en particulier à des troubles cardio-vasculaires. « Chez les femmes ayant déclaré [avoir présenté une majorité de] cycles irréguliers [ou longs] entre 29 et 46 ans, le risque de mortalité prématurée était légèrement plus élevé pour la mortalité par maladie cardiovasculaire que pour la mortalité par cancer ou liée à d'autres causes », écrivent-ils.
Par ailleurs, comme l'avaient déjà montré d'autres travaux, « les femmes ayant signalé des cycles irréguliers, [de plus de 40 jours] ou absents présentaient un IMC plus élevé, étaient plus susceptibles de souffrir d'hypertension, d'hypertension artérielle associée à une hypercholestérolémie, d’hirsutisme, d’endométriose et de fibromes utérins, et présentaient une prévalence plus élevée d'antécédents familiaux de diabète », détaillent les auteurs.
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