Dans deux cancers du sein, la combinaison d’une chimiothérapie et d’une immunothérapie néoadjuvante améliore la réponse pathologique complète au traitement et la survie sans évènement des patientes avec un cancer du sein précoce. En revanche, l’immunothérapie adjuvante n’a pas de bénéfice particulier.
Les inhibiteurs de checkpoint ont montré leur intérêt dans le traitement du mélanome et du cancer du sein triple négatif métastatique. Des chercheurs espagnols ont souhaité voir ce qu’il en était des cancers du sein précoces. Leur méta-analyse, publiée dans le Jama Oncology, passe en revue neuf essais cliniques. Sur les 5 114 patientes de ces études, 2 097 avaient un cancer du sein triple négatif (TNBC), 1 924 une tumeur avec récepteurs hormonaux positifs et ERBB2 (codant pour HER2) négatif (HR+/ERBB2-) et 1 115 une tumeur ERBB2 positive (ERBB2+).
La moitié d’entre elles ont reçu une chimiothérapie combinée à une immunothérapie par inhibiteurs de checkpoint (ICI), l’autre une chimiothérapie seule. Quatre inhibiteurs de checkpoint ont été explorés (atézolizumab, pembrolizumab, durvalumab et nivolumab) en néoadjuvant seul ou doublé d’une administration adjuvante.
L’immunothérapie inefficace dans les tumeurs ERBB2+
La méta-analyse conclut à une meilleure réponse thérapeutique complète, avec une sécurité acceptable, lorsque la chimiothérapie est associée à une ICI néoadjuvante dans le TNBC précoce (amélioration absolue >10 % par rapport au placebo). Pour les tumeurs HR+/ERBB2-, l’amélioration n’est observée de manière significative que pour celles étant aussi PD-L1 positives (amélioration absolue de 12,2 %) et aucun bénéfice n’a été constaté pour les tumeurs ERBB2+.
Dans le cancer du sein triple négatif, les patientes traitées par inhibiteurs de checkpoint ayant atteint la réponse pathologique complète ont aussi vu leur probabilité de survie sans évènement (EFS) améliorée (hazard ratio [HR] = 0,65), avec une EFS à 5 ans chez 92,0 % versus 88,0 % des patientes avec la chimiothérapie seule. Cette amélioration de l’EFS a aussi été observée en cas de cancer résiduel (HR = 0,77), avec une EFS à 5 ans chez 63,3 % des patientes traitées avec ICI et chez 56,1 % de celles traitées sans.
L’immunothérapie adjuvante remise en question
Après une administration néoadjuvante, l’ICI adjuvante n’a pas démontré de bénéfice sur la réponse pathologique complète ou sur l’EFS (tous les HR étaient supérieurs à 1). Pour les chercheurs, il apparaît nécessaire de favoriser, dans le cancer du sein précoce, la thérapie néoadjuvante par rapport à l’adjuvante, qui pourrait même être supprimée en fonction des résultats d’études à venir. Reste aussi à comprendre pourquoi l’efficacité des inhibiteurs de checkpoint dépend du statut PD-L1 dans les tumeurs HR +/ERBB2- mais pas pour le TNBC.
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