Les médias s’emparent régulièrement de sujets qui semblent tout à fait novateurs, mais qui dans la réalité restent connus de longue date. C’est ainsi que nous avons appris la semaine dernière qu’il existait une alternative à l’antibiothérapie : les phages.
Bien entendu cette possibilité de prise en charge des problèmes infectieux reste très alléchante, mais en y regardant de plus près de nombreux chercheurs développent ce projet depuis plus de 30 ans. Or les médias ne soulignent que très partiellement cet élément, et se contentent de vanter cette nouvelle voie de prise en charge des patients infectés.
Nous remarquons que ce qui pêche surtout dans cette situation, c’est le financement de la recherche pour mettre sur le marché ce traitement. Avant de permettre aux hospitaliers (car cette thérapeutique sera uniquement à la disposition des infectiologues du fait de son coût) d’utiliser les phages, il va falloir effectuer de nombreux essais très coûteux. Quel laboratoire privé va accepter de prendre en charge les essais de cette thérapeutique innovante ?
En fait, les phages ne représentent pas un marché très porteur pour l’industrie pharmaceutique, et seuls les pouvoirs publics devront mettre la main au portefeuille (en cas d’intérêt majeur de ce traitement). Malheureusement, nous savons très bien qu’ils restent très frileux pour cette prise en charge qui est très onéreuse.
Cet exemple doit nous faire rebondir sur deux autres situations pour lesquelles un problème de trésorerie réduit le champ d’action : le dopage des cyclistes non professionnels, et le financement de Sida Info Service. Dans ces deux situations, les crédits alloués ne permettent plus de poursuivre les actions antérieures effectuées…
La conclusion s’impose d’elle-même : sans argent, le progrès médical et certains objectifs de santé publique ne peuvent être atteints.
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