Alors que les vagues de chaleur se répètent et s’intensifient, quelles conséquences pour les générations futures ? Une équipe Inserm/CNRS/Université Grenoble Alpes montre d’après la cohorte Elfe et plus de 12 000 couples mère-enfant que l’exposition à des températures élevées au début de la vie sont associées à une diminution des capacités langagières à l’âge de 2 ans. Des périodes charnières ont été identifiées : le second trimestre de grossesse et les sept premiers mois de la vie. Les résultats sont publiés dans Environment Health.
Si la chaleur est associée à un risque accru de mortinatalité, de prématurité et de petit poids de naissance, aucune étude jusque-là ne s’était penchée sur les effets de la chaleur sur le neurodéveloppement chez l’humain. Seules des études chez l’animal (poissons, rongeurs) avaient montré des conséquences délétères des températures élevées sur des mécanismes biologiques (prolifération, la différenciation et la migration des neurones) et sur le fonctionnement cognitif.
Dans cette étude, l’équipe dirigée par Johanna Lepeule (Institut pour l’avancée des sciences, La Tronche) en collaboration avec Itai Kloog (université Ben-Gourion, Israël) s’est intéressée au développement linguistique à deux ans, l’un des premiers marqueurs d’apprentissage quantifiable. En utilisant les données de la cohorte Elfe et des modèles d’exposition dits « à fine échelle », les chercheurs ont estimé semaine par semaine, tout au long de la grossesse et des premiers mois de vie les effets de la chaleur sur les capacités langagières dans la petite enfance.
Une diminution du score de langage jusqu’à 15 %
Des températures élevées se sont avérées délétères, plus précisément la nuit au 2e trimestre de grossesse et nuit et jour lors des sept premiers mois de vie. C’est lors de cette période postnatale que l’exposition aux fortes chaleurs était la plus nocive pour le langage avec une diminution du score utilisé (le MB-CDI) allant jusqu’à 15 %. En dehors de cette période charnière, la baisse du score n’excédait pas 8 %. À l’inverse, des températures basses pendant la période prénatale étaient associées à une amélioration des scores d’acquisition du langage.
À court terme, il est connu que la chaleur joue sur les capacités immédiates de concentration et diminue les performances cognitives. Pour Johanna Lepeule, si ces résultats sont confirmés, il faudra s’attendre à découvrir des conséquences, « pas seulement ponctuelles, mais sur toute la durée de la vie », explique-t-elle dans un communiqué de l’Inserm. « Nos résultats sont un signal précurseur de l’impact d’un réchauffement global sur le développement cognitif humain à long terme », ajoute-t-elle. L’identification de fenêtres de vulnérabilité permettrait de cibler des messages de prévention.
Les statines semblent améliorer la survie dans deux cancers du sang
Estro 2025 : du nouveau pour la désescalade en radiothérapie
Le taux de micro/nanoplastiques dans l’athérome carotidien est associé à la sévérité des symptômes
Dans la cholécystite, la chirurgie reste préférable chez les sujets âgés