L’échéance pour la signature d’un traité international était fixée pour la 24e Assemblée mondiale de la santé en juin 2024. Six mois plus tard, les 194 pays membres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ne sont toujours pas parvenus à un accord mondial sur la préparation et la riposte aux pandémies. À l’issue d’un nouveau round de discussions qui s’est achevé le 11 novembre, décision a été prise de poursuivre les négociations jusqu’en 2025.
Les participants espéraient pouvoir boucler un texte avant la fin de l'année mais ils « ont encore du travail à faire », a déclaré Anne-Claire Amprou, co-présidente de l'organe de négociation et ambassadrice française en charge des questions de santé mondiale, lors d'un point de presse à Genève. L’ambition est désormais « de conclure l'accord d'ici à la prochaine Assemblée mondiale de la santé prévue en mai », a-t-elle ajouté.
Lancées en décembre 2021 à la suite des dysfonctionnements et des inégalités de la réponse mondiale à la pandémie de Covid, notamment sur l’accès aux vaccins, les discussions achoppent toujours sur la question centrale du partage équitable des pathogènes émergents et des bénéfices qui découlent de leur exploitation (tests et vaccins principalement).
La menace de l’arrivée de Donald Trump
La crainte est désormais que le retour de Donald Trump à la présidence des États-Unis éloigne la perspective d’un accord. Lors de son premier mandat, il avait commencé à retirer son pays de l'OMS avant que son successeur, Joe Biden, ne décide de revenir dans l'organisation.
Les discussions qui se tiennent à Genève vont se poursuivre encore toute la semaine et reprendront début décembre pour un nouveau round d'une semaine, a indiqué Precious Matsoso, la co-présidente sud-africaine de l'organe intergouvernemental de négociation. Mais les diplomates en charge des pourparlers ont été contraints de reconnaître qu'ils ne trouveraient pas de consensus sur un texte final à temps.
Si une grande partie du projet de texte a été approuvée, des différends subsistent sur certaines dispositions clés. « En termes de contenu, il y a encore un gouffre », note Thiru Balasubramaniam, représentant à Genève de l'ONG Knowledge Ecology International, qui suit de près les discussions. La clé réside, selon lui, dans un compromis sur une surveillance accrue des agents pathogènes émergents et un partage des informations et produits qui en découlent. « Si les États membres parviennent à relier ces deux pièces difficiles du puzzle, alors le reste suivra peut-être », estime-t-il. « Les pays développés disent qu'ils ne donneront [des vaccins, tests et autres traitements, NDLR] qu'en cas de pandémie », explique K.M. Gopakumar, chercheur principal au Third World Network, mais « c'est trop tard », juge-t-il.
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