Le laboratoire Chiesi et trois associations de patients ont organisé une campagne d'information grand public sur les maladies du souffle, lors de la journée mondiale de la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) le 21 novembre.
La BPCO touche plus de trois millions de Français mais reste largement méconnue. Les deux tiers des personnes concernées s'ignorent. Quant à l'asthme, il concerne plus de quatre millions de personnes et reste aussi largement sous-diagnostiqué.
« Au sein de la population, très peu de personnes connaissent l'acronyme BPCO. Alors même qu'il s'agit d'une maladie grave et handicapante », souligne le Dr Olivier Leleu, pneumologue à Abbeville. Si le tabagisme reste la cause principale de survenue de cette pathologie, d'autres éléments peuvent être en cause, rappelle le Dr Frédéric Le Guillou, président de Santé respiratoire France. « L’état de santé d’un individu sain est influencé par des prédispositions génétiques, par des causes environnementales (exposome de la vie fœtale à la vie adulte, infections respiratoires répétées durant l'enfance, allergies, qualité de l'air…), par l’accessibilité des soins sur le territoire. Ou encore, par le comportement du patient : tabagisme, alimentation déséquilibrée, manque de sommeil et d'activité physique… », décrit-il.
Élargir l'utilisation de la spirométrie
La BPCO cause 18 000 décès chaque année en France, faute de dépistage précoce. « 70 % des personnes atteintes de BPCO ne sont pas diagnostiquées », affirme Jean-Paul Vasseur, vice-président de la FFAAIR (Fédération française des associations et amicales des malades, insuffisants ou handicapés respiratoires).
Le repérage des patients repose, pourtant, sur un examen simple et rapide : la mesure du souffle par le biais d'une spirométrie. « Nul besoin d'être médecin pour effectuer des explorations fonctionnelles respiratoires, estime le Pr Colas Tcherakian. D'autres professionnels de santé - tels que les infirmiers ou les kinésithérapeutes - peuvent s'en charger, à condition d'être formés. Cela permettrait d'accélérer la prise en charge des patients et leur orientation vers un pneumologue pour le diagnostic de la BPCO ».
Si la spirométrie est simple à réaliser, elle reste trop peu utilisée pour la détection de la maladie. Par ailleurs, un Français sur deux en France n'a jamais entendu parler de cet examen. La mesure du souffle existe et se pratique largement en dehors de l’hôpital. Un meilleur accès à la spirométrie en ville pourrait améliorer le diagnostic de BPCO, mais aussi, de l'asthme, autre maladie sous-diagnostiquée.
Optimiser la prise en charge précoce de l'asthme et de la BPCO
Au niveau national, cinq associations de patients se sont mobilisées pour que la BPCO devienne une priorité de santé publique : réalisation d'un livre blanc (2017), lancement d'une campagne de repérage d'actions exemplaires de prise en charge en région (de 2018 à 2020), débat national sur la BPCO (2020). Pour prolonger ces initiatives, le laboratoire Chiesi et l’entreprise Tessan ont lancé la deuxième édition de la campagne Itinér’Air avec la FFAIR, Santé respiratoire France et Asthme et Allergies.
Cette initiative prend la forme de journées-évènements dans six grandes villes : Liévin, Montpellier, Brest, Tours, Caen et Bordeaux. Elle vise à sensibiliser le grand public et les autorités locales aux enjeux de la préservation du souffle et à la place de la spirométrie dans le parcours diagnostique des patients.
En journée, l’implantation d’un « village Itinér’Air » en centre-ville proposera des mesures du souffle et permettra d’informer sur les pathologies respiratoires (notamment l'asthme et la BPCO) avec des professionnels de santé et des associations de patients. En soirée, Itinér’Air sera l’occasion d’échanges avec les professionnels de santé, les patients, les collectivités des villes étapes et leurs représentants pour informer sur les enjeux liés à ces maladies et partager les actions mises en place. L'objectif : faire progresser la prise en charge et le parcours des patients sur ces pathologies.
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