Elle s’était fait attendre... elle fut brève. L’intervention du Premier ministre — confiné — Jean Castex, à l'issue du Conseil de défense de vendredi, n'aura duré qu'une petite dizaine de minutes. L’occasion pour le chef du gouvernement d’annoncer de nouvelles mesures, alors qu’une « dégradation manifeste » de la situation épidémiologique est observée. Le Premier ministre a cité la hausse du nombre de nouveaux cas quotidiens, des taux d’incidence et de dépistages positifs ou encore la forte augmentation du nombre d'hospitalisations et de patients en réanimation.
Tandis que les files d’attente des laboratoires biologiques et des services de dépistage Covid ne cessent de s’allonger, Jean Castex a annoncé le « renforcement des circuits dédiés au dépistage ». Ainsi, dans les laboratoires, des créneaux horaires devraient être réservés aux patients symptomatiques, aux cas contacts et aux professionnels de santé. Des tentes de dépistage leur seront également dédiées. Pour autant, le Premier ministre n’a pas renié la politique de dépistage massif. « L’augmentation du nombre de dépistage hebdomadaires est une excellente nouvelle (…) Attendre n’est pas grave s’il n’y a pas d’urgence ». « Mais ça l’est quand vous êtes prioritaires », a-t-il reconnu.
Des contrôles de respect de l’isolement
Aussi, le Conseil de défense de ce vendredi a acté le recrutement de 2000 personnels supplémentaires pour les brigades Covid, répartis entre l’Assurance maladie et les agences régionales de santé. Comme prévu, il a également entériné le raccourcissement de la durée d’isolation des personnes positives et des cas contacts de 14 à 7 jours. Une mesure à laquelle était favorable le Conseil scientifique dédié à la crise du coronavirus.
« Il est primordial que chacun respecte strictement cette durée d’isolement », a souligné le chef du gouvernement, qui a annoncé la tenue de « contrôles » sans préciser comment ceux-ci seraient organisés.
Des mesures supplémentaires éventuelles dans les départements « rouges »
En outre, Jean Castex a indiqué que 42 départements étaient classés en zone rouge (circulation active du virus). Cette classification n’entraîne pas de « conséquences automatiques » mais permet « aux préfets en lien avec les autorités sanitaires et les élus locaux d'enclencher des mesures supplémentaires », a-t-il expliqué. Celles-ci pourront concerner le port du masque, les rassemblements publics, les grands évènements ou encore les horaires d’ouverture des commerces.
Enfin, le Premier ministre a insisté sur la nécessité de continuer à respecter les gestes barrières, le port du masque et la distanciation physique. « Le virus est là pour quelques mois encore, nous devons réussir à vivre avec lui sans retomber dans une logique de confinement généralisé », a-t-il déclaré. En fonction de l’évolution de la situation épidémiologique, des « mesures adaptées et graduées » pourraient être prises ultérieurement. Lesquelles pourraient être annoncées par ses propres soins ou par son ministre de la Santé Olivier Véran qui tiendra fréquemment des points presse dans les semaines à venir.
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