Critiquée pour la lenteur du démarrage de sa campagne de vaccination contre le Covid-19 avec seulement 516 personnes vaccinées au 1er janvier, selon le ministère de la Santé, contre déjà près d’un million au Royaume-Uni, et 4,2 millions de personnes aux États-Unis, la France entre ce lundi dans une nouvelle phase. Le gouvernement a affiché son intention d'accélérer le mouvement - le Premier ministre a affiché l'objectif d'un million de personnes vaccinées d'ici à la fin du mois. À compter de ce lundi 4 janvier, les soignants de 50 ans et plus peuvent se faire vacciner.
Il n’était pourtant initialement pas prévu que leur vaccination intervienne si tôt. Dans ses recommandations formulées fin novembre (et d'abord reprises par le gouvernement), la Haute autorité de santé (HAS) avait placé les professionnels de santé âgés de plus de cinquante ans et/ou présentant une ou des comorbidités à la fin de la phase 2, soit après les personnes âgées de plus de 65 ans. Les soignants de plus de 50 ans n’auraient ainsi dû être vaccinés qu’à partir de la fin janvier.
Finalement, face à la montée des critiques, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a annoncé jeudi, à la veille de 2021, que « les soignants de 50 ans et plus qui le souhaitent, pourront se faire vacciner dans les centres disposant déjà de vaccins » à compter de ce lundi. À Paris, une centaine de soignants a pu recevoir une première dose de vaccin anti-Covid dès samedi à l’Hôtel-Dieu. Parmi les premiers professionnels, un médecin généraliste : le Dr Patrick Bouet, président du Conseil national de l’Ordre des médecins (Cnom).
Les médecins invités par la CSMF à « montrer l'exemple »
Si l’avancée de la vaccination est une bonne nouvelle, les syndicats de médecins libéraux ne s’en contentent pas et réclament que l’ensemble des soignants, hospitaliers comme de ville, puissent se faire vacciner. Interrogé dimanche par France Info, le Dr Jean-Paul Ortiz, président de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF), estime qu’en plus de protéger les Français, ouvrir la vaccination anti-Covid à tous les soignants permettrait à ces derniers de « montrer l’exemple ». « Les Français ont un manque de confiance vis-à-vis de la vaccination, relève le néphrologue. Il faut que leurs soignants montrent qu'ils ont confiance en cette vaccination, parce que les Français ont confiance en leur médecin, en leur infirmière, en leur pharmacien. (…) C'est un devoir éthique vis-à-vis de nos patients que de se faire vacciner dans les plus brefs délais et ainsi de les entraîner à le faire eux-mêmes. »
Dans un communiqué diffusé dimanche, le syndicat MG France demande quant à lui « que les médecins généralistes et les professionnels libéraux de proximité bénéficient d’une vaccination dans l'Ehpad le plus proche de leur lieu d’exercice, en apportant son concours au personnel de l’Ehpad pour vacciner ses résidents ».
De son côté, la FMF affiche sa frustration de ne pas voir les médecins libéraux suffisamment associés à la campagne de vaccination. Le syndicat déplore le manque de vaccins « non seulement dans les EPHAD mais aussi dans leur cabinet ou lieu dédié », et s'interroge : « Où sont les 500 000 vaccins par semaine promis ? » L'organisation présidée par le Dr Corinne Le Sauder fustige la complexité du dispositif de vaccination, s'en prenant à « l’hyper structure administrative qui gère la France... qui connaîtrait mieux notre travail que nous ».
L’Académie de médecine s’alarme du désengagement des États-Unis en santé
Un patient opéré avant le week-end a un moins bon pronostic
Maladie rénale chronique : des pistes concrètes pour améliorer le dépistage
Covid : les risques de complications sont présents jusqu’à trente mois après hospitalisation