Après un démarrage poussif, la campagne de vaccination contre le Covid-19 est en train de prendre son rythme de croisière. Ce mardi, ce sont à peu près 140 000 personnes qui ont été vaccinées sur tout le territoire et parmi elles, surtout des professionnels, de santé et intervenant à domicile auprès des personnes fragiles. En effet, d’après le ministère de la Santé, ils représentent environ 111 000 vaccinés. Les résidents d’Ehpad étaient mardi un peu moins de 37 000 à avoir été vaccinés, mais le ministère assure que la livraison des doses va monter en puissance dans les établissements la semaine prochaine et qu’on va donc certainement assister à « une montée en flèche » des vaccinations sur ces publics.
300 centres ouverts la semaine prochaine
Parallèlement, le déploiement des centres de vaccination sur tout le territoire se poursuit, en vue notamment de pouvoir vacciner dès le 18 janvier toutes les personnes âgées de plus de 75 ans. 169 centres dédiés étaient déjà ouverts la semaine dernière. Ils devraient être plus de 300 opérationnels la semaine prochaine. Tous seront répertoriés à partir de jeudi sur le site d’information public sante.fr. Si les premiers centres étaient adossés à des établissements hospitaliers, ceux qui ouvriront la semaine prochaine selon de typologie plus variée. On retrouvera notamment des centres Covid reconvertis, des centres de santé etc. Les centres de vaccination sont validés par les préfets — sur proposition des directeurs d’ARS — après discussions dans les cellules territoriales vaccins qui réunissent notamment des élus et des professionnels de santé.
La liste des centres publiée jeudi
Pour pouvoir se faire vacciner dans un de ces centres, les publics cibles devront obligatoirement prendre rendez-vous. Un numéro de téléphone national sera communiqué jeudi, mais la prise de rendez-vous se fera également en ligne et pour cela, le gouvernement a décidé de sélectionner trois plateformes de prise de rendez-vous en ligne. Il s’agit de Doctolib, Maiia et Keldoc. Devançant ce calendrier, Doctolib affirme que « les patients prioritaires peuvent d'ores et déjà prendre rendez-vous » et revendique « 150 centres de vaccination » équipés avec son logiciel « dans toute la France ». Son concurrent Maiia, filiale du groupe d'informatique médicale Cegedim, assure que les inscriptions seront possibles « à partir de ce mercredi 13 janvier ». Enfin, la plateforme Keldoc, filiale de la Mutuelle nationale des hospitaliers*, confirme également être déjà utilisée dans « un certain nombre de centres de vaccination ». Tous les centres de vaccination devant obligatoirement être équipés pour proposer la prise de rendez-vous en ligne et ce d’ici mercredi soir. Critiqué pour avoir opté pour des entreprises privées, Olivier Véran a défendu ce choix. « On aurait dû tout construire dans le secteur public en partant de zéro alors même que nous avons des acteurs français », s'est interrogé le ministre, arguant que Doctolib était très utilisé en Allemagne « en matière de vaccination ». « On a de très solides entreprises françaises qui fonctionnent très bien, qui sont capables de fournir tous les services et ça serait sale parce que c'est privé ? », a-t-il ajouté lors de son audition par la commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale.
Arrivée progressive de Moderna dans tous les départements
Avec la contrainte des rythmes d’approvisionnements, si les publics éligibles pourront prendre rendez-vous dès jeudi, tout le monde ne sera pas vacciné du jour au lendemain. Le ministère évoque une « progressivité ». Aujourd’hui, pour le vaccin Pfizer, ce sont les centres pivots dans chaque département qui vont approvisionner les centres de vaccination et Ehpad. Pour le vaccin Moderna, qui vient d’être validé, 50 000 premières doses vont être livrées demain dans 12 points qui ont été choisis pour cause de haute circulation du virus : dans le Grand Est, en Aura, Paca, et Bourgogne Franche-Comté. Le ministère de la Santé assure que l’objectif est d’avoir fin janvier des doses de vaccin Moderna disponibles dans tous les départements. Il rappelle qu’il a passé commande pour 24 millions de doses de Moderna et 49 millions pour le vaccin Pfizer. En tout, la France a posé des options d’achat pour 225 millions de doses sur six vaccins (Pfizer, Moderna, Astra Zeneca, CureVac, Janssen et Sanofi/GSK). Alors que les pharmaciens ou les infirmiers libéraux notamment réclament de pouvoir eux aussi participer à l’effort de vaccination, le ministère assure que les conditions de conservation du vaccin Pfizer rendent compliqué un autre mode de fonctionnement que celui actuel. Mais l’arrivée progressive de doses de Moderna (qui peut se conserver jusqu’à 30 jours) pourrait permettre de revoir notamment le rôle du pharmacien et son implication dans la vaccination.
*groupe auquel appartient également Le Généraliste
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