C’est un nouvel argument en faveur de l’efficacité de la vaccination pour freiner l’épidémie de Covid-19. En France, la campagne vaccinale a bien permis de réduire l’impact de la 4e vague épidémique, enregistrée cet été.
Dans son dernier point épidémiologique hebdomadaire, Santé Publique France propose en effet une analyse rétrospective de la hausse des cas d’infection à SARS-CoV-2 décrite entre juin et septembre derniers. Et selon ce travail, l’augmentation de l’incidence observée pendant cette vague s’est accompagnée d’une recrudescence des hospitalisations et des décès dus au Covid-19 moins importante qu’attendue. « Par rapport au nombre de cas, les niveaux atteints (7,9/100 000 pour les nouvelles hospitalisations et 1,1 pour les décès) étaient moins élevés que ceux observés lors des vagues précédentes », détaille l’agence.
Une vague qui a d’abord touché les jeunes
Certes, l’instance de santé publique reconnaît que ce phénomène pourrait en partie s’expliquer par le fait que la 4e vague est née parmi les jeunes, encore peu vaccinés à l’époque. « Le virus a, dans un premier temps, surtout circulé chez les jeunes adultes, dans un contexte de moindre adoption des mesures barrières fin juin 2021 : lors de cette quatrième vague, 80 % des cas confirmés étaient âgés de moins de 50 ans (vs 61 % entre septembre 2020 et juin 2021) », rappelle Santé Publique France. Or, les sujets jeunes présentent un risque moindre d’être hospitalisé. D’où un premier pic, fin juillet, qui ne s’est pas traduit par une augmentation brutale des hospitalisations.
Un second pic chez des personnes âgées bien protégées
Cependant, l’agence estime que ces bas taux d’hospitalisation et de décès pourraient aussi être attribués à la progression de la campagne vaccinale. Depuis les jeunes, « la circulation virale s’est ensuite étendue aux plus âgés, plus susceptibles de développer des formes graves », raconte Santé Publique France. Ainsi ce nouveau pic d’incidence aurait-il dû s’accompagner d’une forte hausse des hospitalisations et des décès. Ce qui n’a pas été observé sans doute grâce à une « couverture vaccinale élevée chez les personnes âgées dès la fin du mois de juin, [qui] a pu réduire sensiblement l’apparition [des formes graves] dans cette population ».
Incidence du Covid-19 par rapport au nombre de nouveaux décès et d'admissions à l'hôpital au cours des dernières vagues épidémiques.
(Source : Santé Publique France)
Autre témoin de l’efficacité de la vaccination en France : les dernières données d’appariements entre les différentes bases sur les résultats des tests sérologiques, l’état de santé des malades du Covid-19 et la progression de la vaccination. Publiés par le Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), ces chiffres confirment qu’il y avait toujours, entre le 20 et le 26 septembre près de 8 fois plus de tests positifs et de décès chez les personnes non vaccinées que parmi celles complètement vaccinées.
Un hiver finalement peu risqué ?
Ainsi Isabelle Parent du Châtelet, responsable d’unité infections respiratoires et vaccinations à Santé Publique France s’autorisait-elle, lors d’une conférence de presse organisée ce matin par l’agence, à se montrer plutôt optimiste pour cet hiver. « Si on devait voir une augmentation de l’incidence du Covid-19 sur ces prochains mois, on peut […] espérer que son amplitude serait moindre du fait de la vaccination qui, même si elle atteint un plateau, permet de contenir l’épidémie », prévoit-elle.
D’autant, selon l’épidémiologiste, que « des progrès sont faits » pour que les catégories d’âge qui doivent être mieux vaccinées le soient et que le rappel vaccinal – qui, d’après la Haute Autorité de santé (HAS) permettrait de relever les niveaux de protection vis-à-vis des formes légères comme graves de Covid-19 – est désormais ouvert non seulement aux personnes les plus vulnérables mais aussi aux professionnels de santé.
Néanmoins, Santé Publique France appelle à ne pas baisser trop tôt la vigilance. Si en semaine 39 (du 27 septembre au 3 octobre), les indicateurs épidémiologiques ont continué de baisser au niveau national (chute de 16 % de l’incidence, de 23 % des hospitalisations et même de 27 % des admissions en soins critiques), plusieurs facteurs pourraient contribuer à un retour à une tendance épidémique défavorable. À ce titre, le Dr Parent du Châtelet évoque surtout « la présence, toujours, du variant Delta, qu’on sait plus contagieux », mais aussi l’arrivée de l’hiver - qui inquiète depuis plusieurs semaines - et d’autres virus (grippe, virus respiratoire syncytial) ou encore le relâchement de la population à l’égard de l’application des mesures barrières.
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