Depuis le vendredi 4 avril 2025, les visiteurs et le personnel de l’hôpital Beaujon (AP-HP) pourront voir à l’entrée une plaque « Hôpital ambassadeur du don d’organes ». Ce label, décerné par le collectif Greffes +, marque l’engagement de l’établissement à la cause du don d’organes et sa volonté d’y sensibiliser patients et professionnels de santé.
L’action Ambassadeurs du don d’organes, lancée en 2023 par le collectif, rassemblait initialement des collectivités pour sensibiliser au don d’organes. « L’objectif est de rendre visible la cause et susciter le dialogue grâce aux ambassadeurs et à leurs actions », met en contexte pour le Quotidien Cédric Émile, vice-président de Greffe de vie au sein du collectif Greffes +.
Depuis, des pharmacies, des entreprises, des clubs sportifs, des agences régionales de santé et, désormais, des hôpitaux, y participent. Si l’hôpital Beaujon est le premier à être labellisé, d’autres établissements suivront dans l’année à l’AP-HP (hôpitaux Robert-Debré et Bichat-Claude-Bernard en juin 2025 et Louis-Mourier en septembre 2025), et ailleurs sur le territoire national.
Par ce label, l’hôpital entend « participer à un mouvement solidaire national et s’engager à sensibiliser les professionnels, les patients et les partenaires à travers des actions pédagogiques, la création d'un lieu de reconnaissance pour les donneurs et leurs proches, l'organisation de journées de sensibilisation le 22 juin et le 17 octobre et l’installation sur ses lieux stratégiques à forte visibilité des panneaux et plaques murales comprenant le ruban vert et la mention “Hôpital ambassadeur du don d’organes” ».
Pour l’AP-HP, l’action auprès de Greffes + reflète sa dynamique dans l’activité de greffe avec 1 454 greffes réalisées en 2024, ce qui en fait « le premier acteur national de la greffe et du prélèvement d’organes ». À l’hôpital Beaujon, en 2024, 24 patients ont été prélevés (sur 57 éligibles au don) et 110 greffes réalisées.
« Un soignant sur deux ne connaît pas précisément la législation »
« Si 80 % des Français sont favorables au don (et donc 20 % ne le seraient pas), il y a pourtant un taux de refus de 36 %, explique Cédric Émile. Ceci est largement dû au manque d’acculturation et de communication dans les familles qui s’opposent au don au moment du décès de leur proche ». De plus, « le nombre de greffes réalisées chaque année reste insuffisant », souligne l’AP-HP dans un communiqué de presse, estimant que deux à trois personnes décèdent chaque jour faute d'organes disponibles en France. Pourtant les 16 points excédentaires de taux de refus « pourraient représenter 1 600 greffons potentiels », estime Cédric Émile.
Le collectif espère combler le manque d’acculturation au sein même des établissements à propos du don et du prélèvement d’organes, argumentant qu’« un soignant sur deux ne connaît pas précisément la législation ». Une place de premier plan est également accordée au remerciement des donneurs et à la communication aux familles. « Nous devons réinventer une culture du don d’organes, à l’image de l’exemple espagnol qui a su acculturer le grand public et le monde médical, poursuit Cédric Émile. Il est temps d’avoir une France ambassadrice ».
Collectif Greffes +
Le collectif Greffes + regroupe depuis 2013 les principales associations, fédérations et fondations concernées par le don d’organes et de tissus. Il comprend : la fondation Greffe de vie, France greffes Cœur Poumons, Transhépate, Vaincre la mucoviscidose, l’association Grégory Lemarchal, l’Association française des familles pour le don d’organes et Maryse ! Pour la vie. Le collectif a organisé les premières Assises nationales du don d’organes qui se sont tenues le 14 octobre 2021 au sein de l’Académie nationale de médecine à Paris et qui ont donné lieu à la parution du Manifeste « Plus de prélèvements pour plus de greffes ». Il est à l’origine du ruban vert symbolisant la greffe et le prélèvement d’organes, dont la journée nationale se tient tous les 22 juin.
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