Alors que le Centre national d'épidémiologie, de prévention et de contrôle des maladies (CDC) du Pérou a alerté le 26 juin sur une augmentation inhabituelle de cas de syndrome de Guillain-Barré dans le pays et que l'urgence sanitaire a été déclarée par la présidence péruvienne, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) fait un point sur la situation.
La cause de ce syndrome neurologique rare, dont la gravité est variable, n'est pas encore complètement comprise, mais la majorité des cas surviennent après une infection par un virus ou une bactérie. Ici, aucune cause n'a pu être identifiée à ce jour.
100 cas confirmés depuis le début de l'année
Le Pérou avait déjà connu une épidémie en 2019, avec près de 700 cas signalés. En dehors de cette année-là, le nombre de cas est historiquement de moins de 20 cas suspects par mois, alors que 44 cas ont été confirmés entre le 10 juin et le 15 juillet de cette année sur 130 cas suspectés. Au total, depuis le début de l'année, 231 cas suspects ont été rapportés par les CDC péruviens dans 20 des 24 départements du pays ; 100 cas ont été confirmés comme étant compatibles avec le syndrome de Guillain-Barré, parmi lesquels quatre décès sont survenus. Les adultes de 30 ans et plus sont les plus touchés avec 158 cas, et les moins de 17 ans totalisent 44 cas ; 57,6 % des cas sont des hommes.
Sur les 130 cas enregistrés entre le 10 juin et le 15 juillet, une infection gastro-intestinale, une infection respiratoire et de la fièvre ont été rapportées. Et 72,3 % de ces cas présentaient une paralysie.
« Le syndrome de Guillain-Barré se caractérise par une faiblesse motrice, une aréflexie (absence de réflexes musculaires), des anomalies sensorielles et des taux élevés de protéines dans le liquide céphalo-rachidien (dissociation cytoalbuminologique), décrit l'OMS. Le plus souvent, le syndrome de Guillain-Barré est précédé d'une maladie des voies respiratoires supérieures ou d'une maladie gastro-intestinale. »
Campylobacter jejuni retrouvé dans 63 % des échantillons
L'infection par Campylobacter jejuni est le facteur déclenchant le plus fréquemment identifié. En 2019, « il avait été conclu que l'épidémie était associée à la présence du génotype Campylobacter jejuni séquence type (ST) 2993 », précise l'OMS. Pour ces récents cas, la cause potentielle fait l'objet d'une enquête. L'infection par Campylobacter jejuni a été confirmée dans 63 % des cas de à partir de 22 échantillons testés depuis le 10 juin, mais des recherches supplémentaires sont nécessaires.
« Jusqu'à présent, aucune association n'a été trouvée avec l'épidémie actuelle de dengue, et la transmission du virus Zika est actuellement faible dans le pays. En outre, aucun rapport n'a fait état d'une augmentation similaire du nombre de cas dans d'autres pays des Amériques », souligne l'OMS.
En réponse à cette situation, le Pérou a mis en place un plan d'action qui prévoit notamment l'acquisition de 7 000 immunoglobulines humaines pour le traitement des patients atteints du syndrome de Guillain-Barré, l'intensification des actions de surveillance et de prévention ainsi que des actions de communication auprès des professionnels de santé et de la population.
Cancer colorectal chez les plus de 70 ans : quels bénéfices à une prise en charge gériatrique en périopératoire ?
Un traitement court de 6 ou 9 mois efficace contre la tuberculose multirésistante
Regret post-vasectomie : la vasovasostomie, une alternative à l’AMP
Vers un plan Maladies rénales ? Le think tank UC2m met en avant le dépistage précoce