La réalisation d’une troisième injection de vaccin anti-covid-19 chez les personnes immunodéprimées ne doit pas être soumise à un test sérologique. C’est ce que vient d’annoncer la Haute autorité de santé (HAS) dans un communiqué diffusé ce mercredi.
Voilà plusieurs semaines que face à la moindre efficacité des vaccins anti-covid-19 chez les personnes immunodéprimées, la HAS a annoncé qu’une troisième injection devait être proposée à ces patients. « La question a dès lors été posée de savoir si une sérologie post-vaccinale pourrait permettre de décider de la pertinence de cette troisième dose », rapporte l’autorité sanitaire, qui a alors étudié les dernières données scientifiques disponibles à ce sujet.
Résultat : « les conclusions qu’on peut tirer d’une sérologie post-vaccinale chez les immunodéprimés sont aujourd’hui très incertaines », estime l’institution, qui craint en particulier qu’un test positif s’avère « faussement rassurant ». Car plus d’un an après l’arrivée des tests sérologiques, ceux-ci ne peuvent toujours pas permettre de confirmer une protection systématique contre le virus. Et ce d’abord parce qu' « il n’est pas aujourd’hui possible de définir une valeur-seuil de taux d’anticorps permettant d’assurer une protection », rappelle la HAS. Mais aussi parce que les tests sérologiques simples ne permettent pas d’évaluer les taux d’anticorps neutralisants, sur lesquels pourraient reposer les corrélats de protection.
Ainsi la HAS considère-t-elle qu’il n’y a pas lieu « de recommander […] une sérologie post-vaccinale chez les patients immunodéprimés », et encore moins de conditionner l’administration d’une 3e dose de vaccin à l’obtention d’un résultat négatif. Du moins tant que des corrélats de protection n’ont pas été établis.
Des indications en pré-vaccination surtout chez l'adulte jeune
Si, pour les mêmes raisons, la HAS préconise aussi de ne pas réaliser de sérologie post-vaccinale en population générale, elle renouvelle cependant sa recommandation de proposer un test sérologique pré-vaccinal aux jeunes adultes immunocompétents sans antécédent connu d’infection au SARS-CoV-2. Et ce afin d’identifier les sujets qui auraient déjà été en contact avec le virus sans le savoir et de leur proposer un schéma vaccinal adapté. En effet, une unique injection apparaissant suffisante pour protéger les personnes ayant déjà été infectées par le SARS-CoV-2, dépister les infections asymptomatiques avant toute première injection « permettrait de simplifier le schéma vaccinal des personnes concernées, et de mieux protéger la population dans son ensemble en vaccinant plus rapidement plusieurs millions de personnes supplémentaires dans les créneaux et avec les doses ainsi libérées », prévoyait l’autorité sanitaire au début du mois.
En outre, la HAS réaffirme que les tests sérologiques peuvent être utilisés pour le diagnostic de rattrapage (lorsqu’une PCR n’a pas été effectuée dans les 7 jours après le début des symptômes) ou initial (lorsque la PCR est négative malgré des signes cliniques évocateurs d’une infection) chez des patients symptomatiques, hospitalisés ou non. « Ces tests sérologiques, automatisables ou rapides, peuvent être réalisés à partir du 7e jour qui suit l’apparition des symptômes pour les patients symptomatiques graves hospitalisés et à partir du 14e jour qui suit l’apparition des symptômes pour les patients symptomatiques sans signe de gravité », rappelle par ailleurs l'autorité sanitaire.
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