Un peu plus d’un mois après que des réactions allergiques sévères au vaccin de Pfizer et BioNTech ont été détectées en Angleterre, de nouveaux événements indésirables graves potentiellement associés à l’utilisation de Comirnaty sont signalés, cette fois en Norvège.
Ce vaccin pourrait en effet être à l’origine d’au moins 13 décès survenus dans le pays chez des personnes âgées fragiles, sur un total de 23 morts déclarés aux autorités sanitaires. C’est du moins ce qu’a indiqué l’Agence norvégienne des médicaments en fin de semaine dernière, peu après la publication de son rapport hebdomadaire de pharmacovigilance sur les potentiels effets indésirables des vaccins anti-Covid-19.
Des décès survenus chez des patients particulièrement fragiles
Reste cependant à savoir si ces décès sont bien imputables à la vaccination, et pas à l'état de santé des patients vaccinés. En Norvège, la campagne de vaccination a commencé, comme en France, par cibler les sujets âgés ou particulièrement vulnérables. Dans ces conditions, « il est attendu que des décès surviennent peu après l’administration du vaccin » sans que ces morts soient provoquées par l'injection, reconnaît l’Agence norvégienne des médicaments. Ainsi les décès observés en Norvège sur « des personnes extrêmement faibles », porteuses de « multiples comorbidités » et dont certaines auraient été « en soins palliatifs » ne sont-ils, pour Alain Fischer, pas imputables au vaccin. « Ils pourraient en théorie être dus à la vaccination mais ils ont une beaucoup plus grande probabilité d’être [liés] à l’évolution naturelle de la vie des maladies [des personnes touchées] », expliquait ce matin sur RTL le responsable de la stratégie vaccinale du gouvernement.
Toutefois, selon l’Agence norvégienne des médicaments, Comirnaty pourrait vraiment avoir précipité le décès des 13 patients concernés. « Les effets indésirables courants des vaccins à ARN, comme la fièvre et la nausée, pourraient avoir contribué à une issue fatale chez certains patients fragiles », juge Sigurd Hortemo, médecin chef de l’instance. En tout cas, l’Agence, qui insiste sur le fait que toutes les déclarations d’effets indésirables sont « évaluées avec précaution » conjointement avec l’Institut norvégien de la Santé Publique, estime qu’il n’est pas possible d’exclure le rôle des effets indésirables du vaccin dans la dégradation fatale de l’état de santé de patients certes particulièrement vulnérables.
Pas d’évolution des recommandations en France
Dans ce contexte, l’Institut de Santé Publique norvégien a mis à jour son guide de vaccination dans le sens d’un plus grand encadrement de la vaccination des patients fragiles ou en phase terminale d’une maladie. « Une évaluation doit être effectuée individuellement pour chaque patient pour déterminer si les avantages de la vaccination l'emportent sur les risques d'effets secondaires éventuels », souligne l’Agence des médicaments du pays.
En France, le Pr Alain Fischer, président du Conseil d'orientation de la stratégie vaccinale, assure que ces décès, s'ils sont « pris au sérieux » par les autorités, ne devraient cependant pas conduire à une modification imminente de la stratégie et des recommandations de vaccination. « Je pense qu’il faut poursuivre la vigilance mais remettre dans le contexte ces évènements et certainement pas pour le moment modifier quoi que ce soit à une politique de vaccination qui est hautement bénéfique », a-t-il affirmé. Aucun signal de sécurité de ce type ne semble d’ailleurs avoir été détecté à l’heure actuelle en France : si une mort a été déclarée le 13 janvier chez un résidant d’Ehpad deux heures après administration d’une dose de vaccin, « rien ne permet de conclure que ce décès est en lien avec la vaccination », estimait en effet l’ANSM dans son dernier point de situation.
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