« Pour la plupart des cancers la survie à 5 ans s’améliore ». Tel est le constat dressé par l’Inca mardi matin lors de la présentation du troisième rapport sur la survie des personnes adultes atteintes de cancer en France métropolitaine. Fruit d’un partenariat entre le réseau Francim des registres des cancers, le service de biostatistique des Hospices civils de Lyon, l’InVS et l’INCa, ce travail porte sur 53 cancers et couvre les années 1989-2013.
Sur cette période, « les tendances observées sont encourageantes » note le rapport « notamment pour 3 tumeurs solides fréquentes » . Le constat vaut particulièrement pour le cancer de la prostate pour lequel la survie à 5 ans est passée de 72 % pour 1989-1993 à 94 % pour 2005-2010 (+22 points) ; pour le cancer colorectal (survie à 5 ans de 63 % pour 2005-2010 soit +9 points par rapport à 1989-1993) ; et pour le cancer du sein (87 %, +7 points). Les chiffres vont également dans le bons sens pour des hémopathies malignes fréquentes comme le lymphome diffus à grandes cellules B (60 % de survie, +18 points) ; le myélome multiple et plasmocytome (54 %, +11 points) et la leucémie lymphoïde chronique/lymphome lymphocytique (85 %, +8 points,).
Selon les cancers, « cette amélioration peut être attribuée aux progrès de la prise en charge et des traitements, mais aussi à une modification de définition de la maladie ou un diagnostic plus précoce » analyse l’Inca. En d’autres termes , une partie de l’amélioration observée pourrait être liée davantage à l’avance du diagnostic qu’à une réelle amélioration du pronostic.
Autre bémol, ces bons résultats cachent encore une forte hétérogénéité selon la localisation considérée, avec pour la période 2005-2010, des taux de survie à 5 allant de 4 % (pour le mésothéliome pleural) à 96 % (pour le cancer du testicule). « Certains cancers fréquents restent de très mauvais pronostic comme le cancer du poumon (17 % de survie à 5 ans ) » souligne par ailleurs l’Inca. La rapport met aussi en évidence des disparités selon l’âge, les personnes âgées ayant un moins bon pronostic « en raison de traitements parfois moins agressifs du fait de comorbidités plus fréquentes dans cette classe d’âge, et de cancers plus avancés lors du diagnostic ».
Ces données constituent « un indicateur d’évaluation tant du système de santé en matière de prévention que des progrès thérapeutiques et des prises en charge en cancérologie » indique l’Inca. Elles contribuent aussi à orienter les politiques de lutte contre les cancers. Par exemple pour le cancer du poumon ces résultats soulignent bien les limites thérapeutiques actuelles pour ce cancer et doivent inciter à renforcer la prévention primaire notamment via la lutte contre le tabagisme.
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