Le projet de distribution des seringues en prison a tourné court. Ce texte -un décret d'application de la loi de "modernisation du système de santé"- devait prévoir que des seringues puissent être mises à disposition dans les "locaux sanitaires" des prisons et, "par dérogation", en cellule. Mais l'idée aurait été abandonnée, selon les opposants comme les partisans de cette initiative.
"L'administration nous a dit qu'il ne devrait pas être réétudié dans un futur proche", a déclaré mercredi à l'AFP Christopher Dorangeville, de la CGT-Pénitentaire, hostile à cette affaire. Dans un communiqué commun diffusé lundi, plusieurs associations ont à l'inverse regretté que "les arbitrages du ministère de la Justice et du Premier ministre n'en tiennent pas compte". Aides, Fédération Addiction, l'Observatoire international des prisons ou Sidaction, entre autres, ont accusé la "direction de l'administration pénitentiaire, bien soutenue par son ministère de tutelle", d'avoir "saboté le processus".
Et les associations de rappeler les "dommages terribles" causés par le partage de seringues, l'utilisation de dispositifs d'injection artisanaux bricolés à partir de stylos par exemple, et la pratique d'injections "en-dessous de la ceinture", moins visibles mais présentant des risques d'infection élevés. Sur le sujet, les ministères de la Santé, comme de la Justice restent pour l'heure silencieux.
Actuellement, les détenus toxicomanes ont accès à des drogues de substitution (subutex ou méthadone) administrées par voie orale.
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