Les différentes molécules anti-cancéreuses sont fréquemment responsables de lésions cutanées, qu’il s’agisse des chimiothérapies classiques qui atteignent préférentiellement les tissus à renouvellement rapide comme la peau et les muqueuses, des thérapies ciblées où les lésions sont aussi diverses que les voies de signalisation visées, ou des immunothérapies qui provoquent surtout des pathologies auto-immunes. « Une classification internationale hiérarchise les lésions induites en fonction de leur gravité, afin de déterminer la poursuite ou non du traitement oncologique, une éventuelle réduction des doses tenant compte aussi de l’existence d’autres alternatives pour le traitement du cancer, de la possibilité d’une prémédication par exemple des antihistaminiques avant les taxanes, de la possibilité pour certaines molécules incontournables d’une désensibilisation rapide », explique le Dr Elisa Brentano, dermatologue (Boulogne-Billancourt). à noter que l’intensité de la réaction iatrogène cutanée est corrélée à une meilleure réponse thérapeutique pour certaines thérapies ciblées ou immunothérapies.
Des manifestations dermatologiques iatrogènes sont imprévisibles, comme les réactions d’hypersensibilité immédiates – urticaire surtout, angiœdème, rash cutané, prurit – susceptibles de survenir avec tous les traitements, en particulier les chimiothérapies et les anticorps monoclonaux. Les toxidermies sévères immuno-allergiques sont rares mais gravissimes. D’autres peuvent être prévenues (surtout par des consignes hygiéno-diététiques) comme les mucites (chimiothérapies classiques, surtout si radiothérapie associée), la xérose cutanée qui avec la chimiothérapie et certaines thérapies ciblées peut s’accompagner aussi de sécheresse des muqueuses orales, vaginales ou oculaires. Les hyperkératoses sont généralement liées aux inhibiteurs de BRAF (vémurafénib et dabrafénib) et demandent l’application d’émollients, de kératolytiques et une surveillance dermatologique mensuelle vu le risque d’apparition de lésions précancéreuses. Sous taxanes et certaines thérapies ciblées, il faut aussi protéger les ongles du fait du risque d’onycholyse.
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