Si les trithérapies ont clairement amélioré la prise en charge des patients VIH +, elles sont aussi synonymes de traitements lourds pour les patients et d’effets secondaires importants. Dans ce contexte plusieurs pistes ont été explorées pour tenter d’alléger et de simplifier les stratégies thérapeutiques notamment en première intention.
La première consiste à remplacer la trithérapie classique (associant deux inhibiteurs de transcriptase inverse et un inhibiteur de protéase) par une bithérapie combinant un inhibiteur de protéase et un inhibiteur d’intégrase. Dans un essai randomisé présenté à Boston, cette option s’est révélée comparable à la trithérapie avec des taux d’échecs clinique et virologique similaires et aucune différence en termes d’effets indésirables graves ou d’arrêt de traitement pour événement indésirable.
« Dans les recos, ce type de stratégie devrait donc désormais faire partie du lot », estime le Pr Jean François Delfraissy, directeur de l’ANRS. Ce d’autant « qu’elle permet d’épargner toute une classe thérapeutique ». Seul bémol : chez les patients ayant un taux de CD4< 200/mm3, la bithérapie s’est montrée moins efficace que la trithérapie.
Des molécules de très longue durée d’action
Toujours pour simplifier le traitement, plusieurs laboratoires cherchent aussi à développer des molécules de très longue durée d’action qui permettent des prises plus espacées. Un inhibiteur d’intégrase injectable permettant une couverture antivirale de plusieurs semaines a été testé avec succès en prévention chez les primates. Mais « cette molécule pourrait aussi être utilisée en curatif, surtout si l’on arrive à avoir
des combinaisons de plusieurs molécules de longues durée d’action », ajoute le Pr Delfraissy.
Enfin, concernant la réduction des effets secondaires, un autre essai présenté à Boston a montré que les inhibiteurs de protéase de la trithérapie classique pouvaient être remplacés avantageusement par des inhibiteurs d’intégrase avec une efficacité virologique comparable et une meilleure tolérance. « Ces résultats sont d’autant plus intéressants que les inhibiteurs d’intégrase sont les médicaments qui interfèrent le moins avec les médicaments anti-VHC ».
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