Les personnes vivant avec le VIH (PVVIH), lorsqu’elles ont plus de 40 ans et un score de risque d’athérosclérose à 10 ans de 5 % ou plus, tireraient profit de statines en prévention primaire. Ce sont les nouvelles recommandations émises par l’American College of Cardiology, l’American Heart Association et la HIV Medicine Association pour prévenir le risque d’athérosclérose chez les patients traités par antirétroviraux. D’après les auteurs de l’étude, cette mise à jour est importante puisque les patients ont un risque d’athérosclérose deux fois plus élevé que la population générale avec une apparition des plaques 10 ans plus tôt.
Pour leurs préconisations, les trois sociétés savantes s’appuient sur les résultats de l’essai clinique de phase 3 Reprieve qui a montré les bénéfices de la pitavastatine en prévention cardiovasculaire. Elles émettent une recommandation forte pour traiter avec des statines les patients dont le score de risque d’athérosclérose à 10 ans atteint ou dépasse 5 %. Pour les patients avec un score inférieur à 5 %, le bénéfice est moindre. Pour autant, les sociétés savantes préconisent toujours de prescrire des statines et souhaitent que « la discussion avec le patient (…) aborde l’absence ou la présence de facteurs additionnels liés au VIH pouvant augmenter le risque d’athérosclérose mais qui ne sont pas inclus dans les évaluations traditionnelles », tels que la toxicité des antirétroviraux, le recouvrement incomplet de l’immunité ou l’inflammation systémique due au VIH. Les recommandations sont publiées dans la revue Annals of Internal Medicine,
Un dosage à adapter au risque
Pour les deux groupes, les experts recommandent une thérapie au moins d’intensité modérée. À savoir pour la dose quotidienne : 4 mg de pitavastatine, 20 mg d’atorvastatine ou 10 mg de rosuvastatine (ces trois molécules sont associées à une meilleure réduction du taux de LDL-C chez les PVVIH que la pravastatine). Pour les patients de 40 à 75 ans avec un risque de 20 % ou plus, la thérapie passe à un niveau de haute intensité. Ceux de 20 à 75 ans avec un niveau de LDL-C supérieur à 4,92 mmol/l (1,91g/l) peuvent recevoir la dose maximale tolérée. D’après les résultats de Reprieve, chaque réduction d’1 mmol/l de LDL-C réduit de plus de 20 % les évènements athérosclérotiques et de 10 % la mortalité toute cause.
Chez les personnes enceintes avec un risque faible à intermédiaire d’athérosclérose, il est recommandé d’interrompre les statines et d’attendre la fin de la grossesse pour les reprendre. Les recommandations soulignent que l’allaitement est contre-indiqué sous statines.
Des interactions médicamenteuses peu probables mais à vérifier
Les experts estiment peu probables les interactions médicamenteuses entre les statines et les antirétroviraux de première ligne mais invitent à la prudence en s’informant et en ajustant le dosage si nécessaire. Des interactions sont en revanche attendues entre certaines statines et des thérapies à base de ritonavir ou de cobicistat et le lénacapavir. Une attention particulière doit être prêtée aux patients avec comorbidités et polymédiqués. L’essai clinique Reprieve a par ailleurs montré une légère augmentation de l’apparition d’un diabète de type 1 avec la pitavastatine mais avec une balance bénéfice-risque qui reste largement favorable.
Les sociétés savantes rappellent l’importance de lutter contre les facteurs de risque cardiovasculaire modifiables (arrêt du tabagisme, régime, activité sportive) que le patient prenne ou non des statines.
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