TOUS les hôpitaux du Golfe veulent être accrédités par la Joint commission américaine (la JCIA). Les plus prestigieux d’entre eux le sont déjà, tel le King Faisal Hospital, en Arabie saoudite. À la clé, d’énormes retombées pour l’industrie de la santé : « La JCIA a dépêché une équipe d’inspecteurs sur place qui a conclu que l’établissement devait changer ses équipements par du matériel... made in US, raconte cette source française. Quelque temps plus tard, nouvelle inspection, nouvelle facture... et délivrance du label JCIA ». Un business colossal. Le Canada est également très présent. L’Allemagne également : « Dans les hôpitaux d’Arabie et du Koweït, tout est Siemens, SAP, AGFA... », note cette autre source.
L’accréditation française, pilotée par les autorités sanitaires, ne manque pas d’atouts. Mais son exportation débute à peine. À la manœuvre, la société « France accréditation » utilise les référentiels de la Haute autorité de santé (HAS). Elle enchaîne les visites au Liban, en Tunisie... et a signé un premier accord avec le Qatar.
La concurrence internationale fait également rage dans le secteur de la construction d’hôpitaux. Les États-Unis et l’Allemagne mènent la danse, via l’envoi d’équipes complètes (architectes, techniciens, ingénieurs...) sous le drapeau national. L’Arabie saoudite prévoit de construire une centaine d’hôpitaux en l’espace d’une décennie. Les Allemands et les Américains viennent de décrocher un contrat à Jeddah. La France saisira-t-elle sa chance ?
Le laboratoire de simulation médicale iLumens, à l’université Paris Descartes, espère tirer son épingle du jeu avec son concept d’hôpital virtuel, inventé avec Dassault systèmes. « De la même façon que le Falcon 7X est sorti d’usine sans maquette préalable, nous voulons fabriquer un hôpital sur ordinateur, explique le Pr Alexandre Mignon, directeur d’iLumens. Un hôpital virtuel complet coûte 25 millions de dollars. Des pays du Golfe sont prêts à investir ».
Autre créneau hyperconcurrentiel : la formation. L’institut strasbourgeois IRCAD est présent au Brésil, à Taïwan. Pour se démarquer des Américains, le laboratoire iLumens propose du cousu main. « Nos programmes intègrent les différences culturelles. Pour un infarctus du myocarde, relate le Pr Mignon, Paris envoie le SAMU tandis que le Koweït envoie des paramédicaux. Les médicaments sont également différents ».
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