DE NOTRE CORRESPONDANT
LE MEDECIN VOLANT n’a plus d’ailes mais Belle-Ile-en-mer a désormais son contrat local de santé (CLS). Pierre Bertrand, directeur de la stratégie et des partenariats à l’ARS de Bretagne, en souligne les enjeux. « Belle-Ile est un territoire fragile, présentant une mortalité plus élevée que la moyenne nationale. C’est dire l’importance de ce contrat local de santé qui vise à mieux coordonner les acteurs, du secteur sanitaire et social, de la médecine de proximité et de la prévention ».
Usine à gaz
Le feuilleton estival des « médecins volants » (un dispositif exceptionnel de permanence des soins à Belle-Ile avec un pool de volontaires libéraux effectuant des gardes de 24 heures en pleine période d’affluence touristique) a montré la nécessité de répondre à la fragilité de l’offre libérale. Sur cinq médecins venus sur l’île ces dernières années, seuls trois sont encore présents, dont deux assurent des gardes pour 5 000 habitants et 30 000 vacanciers. « Le médecin volant était un dispositif transitoire de crise qui répondait au fait que nous avions un tableau de garde quasiment vierge », insiste Pierre Bertrand. Le dispositif, critiqué notamment pour son coût (« le Quotidien » du 16 juillet), n’a pas été reconduit à compter du 15 octobre. L’urgence a été d’initier une nouvelle organisation adéquate.
Pas si simple. « J’ai participé à l’élaboration du contrat local en tant que médecin coordonnateur de l’hôpital, explique le Dr Dallenne, un des trois généralistes de l’île et un des médecins volants de l’été. Et il est sorti de ce travail une… usine à gaz. L’ARS a remplacé les médecins volants libéraux par des volants salariés, qui sont des retraités, des libéraux du continent et des praticiens hospitaliers de l’hôpital de Vannes, pour assurer des journées en semaine et le week-end. Mais, pour moi, cette double activité mi-hospitalière, mi-libérale, n’est pas satisfaisante, même si j’attends de voir. »
Nouveau schéma
En réalité, c’est l’ensemble de l’offre médicale qui devrait être réaménagée, à la faveur de ce contrat local de santé, avec l’objectif de renforcer la complémentarité ville/hôpital. Pour prêter main-forte à l’offre libérale et effectuer des soins hospitaliers, un médecin a été recruté par le CH de Vannes. Quant aux deux médecins libéraux qui assurent des gardes, ils devraient, dans le schéma imaginé, reprendre leur activité hospitalière auprès de leurs patients hospitalisés (PDS en établissement).
Tous devraient se regrouper dans une maison de santé. En contrepartie, les médecins ont demandé la gratuité du loyer, le recrutement d’une secrétaire et le versement d’un salaire pour effectuer cette PDS-E. Malgré la signature du contrat local de santé, cette organisation n’est pas encore validée par l’ARS. « On attend la réponse que l’on espère assez rapide pour être opérationnels en avril, au début de la saison touristique », précise le Dr Dallenne.
Le Dr Eric Henry, secrétaire général de l’URPS, veut croire à l’accalmie après la fin du médecin volant dont il était l’initiateur. « Même si les PH sollicités pour venir faire des journées à Belle-Ile ne sont pas assez nombreux et très motivés, ça bouge ! Il y a désormais une tendance à accepter le regroupement. Et, le médecin nouvellement recruté aide à l’apaisement. Le dispositif du médecin volant a été mis...à la sauce ARS. Mais, nous, libéraux, sommes prêts à intervenir à nouveau en renfort ».
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