Le mésusage des médicaments a des conséquences concrètes. En 2013, un rapport remis au ministère de la Santé comptait plus de 10 000 décès chaque année, plus de 130 000 hospitalisations et près de 1,3 million de journées d’hospitalisation liés à un mauvais usage de médicaments. Dans « 45 à 70 % des cas », ces accidents seraient même « évitables ».
Plus de coopération au sein du « binôme clé » médecin – pharmacien
Pour inverser la tendance, un collectif bon usage du médicament s’est créé en 2015 et regroupe les acteurs concernés, dont des représentants de médecins (la CSMF et les gériatres de la SFGG et du CNPG), mais aussi des professions paramédicales et pharmaceutiques, de l’industrie pharmaceutique (dont le LEEM) et des assurances santé.
Il émet aujourd’hui dix préconisations. La plupart sont axés sur l’information et la communication entre professionnels de santé. Le collectif propose ainsi la création d’un observatoire du bon usage du médicament, qui travaillerait au suivi de différents indicateurs : conséquences de la iatrogénie médicamenteuse en termes de morbi-mortalité et d’hospitalisations, mésusage, surconsommation, sous-consommation, interactions médicamenteuses, etc.
Le collectif réclame aussi la mise en place d’un numéro vert à destination des professionnels pour permettre aux médecins et pharmaciens de « contacter un référent médicament dans les situations complexes ».
Un renforcement de la formation de tous les professionnels est également mis en avant, notamment, pour les jeunes, via le service sanitaire. La coopération entre médecins et pharmaciens, « binôme clé dans l’amélioration des pratiques en matière de bon usage du médicament » pourrait par ailleurs être encouragée au travers du développement professionnel continu (DPC).
Des dispositifs techniques pour renforcer la coopération entre professionnels
Des mesures plus techniques sont également avancées. Concernant « la détection des interactions médicamenteuses provenant de multi-prescriptions », le collectif veut « généraliser les logiciels d’aide à la prescription ». Il entend également rendre « interopérables les messageries sécurisées entre professionnels de santé » libéraux et hospitalier, mais aussi « accélérer, via le DMP, la mise à disposition des outils de partage des données patients entre professionnels de santé ».
Depuis 2015, le collectif a déjà mis en place plusieurs actions. Un site dédié aux professionnels, reflexeiatrogénie.com, a été mis en ligne et des modules d’e-learning sont mis à disposition des pharmaciens d’officine. Un accord a aussi été conclu avec des éditeurs de bases de données et de logiciels d’aide à la prescription (LAP) pour « développer des applications capables de détecter les interactions entre les médicaments, quelle que soit leur source de prescription ». Il s’agit de permettre aux médecins généralistes de « piloter l’ensemble des traitements pris par leurs patients », y compris les prescriptions provenant d’autres médecins. Selon le collectif, ces actions ont permis de réaliser 185 millions d’euros d’économies entre 2015 et 2016 chez les patients les plus à risque, soient les plus de 65 ans.
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