En matière de télémédecine, les hommes semblent globalement prêts à franchir le pas. D’après une enquête Harris-Interactive pour Cetelem publiée en septembre dernier, 54 % d’entre eux se déclarent aujourd’hui favorables à une téléconsultation avec leur médecin à la place d’un rendez-vous classique en cabinet (53 % des femmes y étant opposées).
La majorité de ces hommes (58 %) est âgée de 35 à 49 ans. Des personnes avec enfants (57 %), essentiellement cadres et libéraux (63 %) avec un diplôme supérieur à bac + 2 (55 %). Une autre enquête BVA pour la société spécialisée en téléconsultation Zava confirme cette appétence masculine en la matière. Près d'un homme sur deux se déclare ainsi prêt à expérimenter ce type de service (contre 36 % des femmes) tandis que 13 % de ces messieurs ont déjà eu recours à un professionnel de santé en ligne, essentiellement pour un problème lié aux parties intimes (17 %) ou dans le champ du dépistage ou du traitement d’une IST (17 %). Et dans un autre registre, 60 % des hommes se disent favorables à l’utilisation de robots assistants pour les personnes isolées ou en situation de dépendance… S’agissant des objets connectés, l’enquête Harris-Interactive révèle que 31 % des hommes ont déjà utilisé un objet connecté afin d’obtenir des informations ou suivre leur état de santé (contre 25 % des Français en moyenne). Ces férus de santé connectée sont plutôt jeunes (49 % ont entre 18 et 24 ans et 33 % entre 25 et 34 ans) et majoritairement cadres et libéraux (40 %). En outre, 42 % des hommes sont convaincus que les dispositifs connectés permettraient d’améliorer leur santé.
Efficacité en question
À la tête d’une chaire de prévention des cancers à l’école des hautes études en santé publique (EHESP), Linda Cambon considère que beaucoup reste néanmoins à faire pour confirmer les bénéfices en vie réelle des dispositifs mobiles et connectés dans une démarche de prévention santé. « Aucun consensus n’existe sur leur plus-value en prévention. Ceci est notamment lié au fait que les données manquent pour caractériser leur efficacité », constate-t-elle dans une récente analyse publiée dans BMC public Health. Des travaux sont en particulier attendus pour mettre plus finement en lumière l’intérêt de ces nouvelles technologies selon les types de populations (âges, genres, catégories socioprofessionnelles, parcours de soins). « Au final, très peu d’études sont disponibles dans la littérature sur l’impact de ces dispositifs en matière de changement de comportement », ajoute-t-elle.
Santé sexuelle et mentale
Parmi les publications, plusieurs études ont notamment mis en évidence dans le champ de la santé sexuelle, l’intérêt des applications mobiles dans le cadre d’actions de prévention du VIH, en particulier parmi les populations gays ou d’hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH). Une étude américaine publiée en mars dernier dans le « Journal of Medical Internet Research » (« JMIR ») a, entre autres, montré que près de 10 % des personnes éligibles à la PrEP ont initié une prise en charge durant une période où ces dernières utilisaient une application dédiée à la prévention du VIH contre 5 % de l’ensemble de la population Gay et HSH éligible outre-Atlantique au niveau national. Enfin, s’agissant de la santé mentale, une étude canadienne publiée en juin dernier dans la même revue JMIR a mis en évidence l’intérêt des e-programmes de prévention de la dépression chez les hommes actifs.
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