Emmanuel Macron a clos les débats du congrès CHAM 2016* ce samedi en présentant quelques lignes directrices de son programme santé, dans l'optique de la présidentielle 2017. Accompagné d'une dizaine de « marcheurs » (du nom de son mouvement politique En Marche), l'ancien locataire de Bercy a prononcé un discours volontariste sur la santé d'une trentaine de minutes, égrenant ses « convictions » devant le Pr Guy Vallancien et ses invités.
La santé, moteur de richesse
La santé est un « sujet fondamental pour les concitoyens dans leur vie quotidienne, pour les professionnels, mais aussi pour le pays car c'est synonyme d'attractivité et de compétitivité », a attaqué l'ancien ministre de François Hollande.
Emmanuel Macron a dressé le constat d'un système de soins « formidablement compétitif » opposé à un système de santé « assez défaillant », ou les indicateurs médicaux (couverture vaccinale, taux de mortalité évitable), médico-sociaux et environnementaux ne sont pas satisfaisants. « Notre système est relativement injuste avec de vraies inégalités sociales et territoriales insupportables », a-t-il plaidé.
Essor des pathologies chroniques, personnalisation de la médecine, évolution du métier de médecin vers l'exercice regroupé... Face à un secteur de la santé qui se transforme à la vitesse grand V, les pouvoirs publics, eux, ne tiennent pas la cadence, a analysé Emmanuel Macron. « Rien ne change ou ce qui change reste incrémental », juge-t-il.
Innover tous azimuts
Cultivant son image de modernité, Emmanuel Macron a défendu un modèle de santé fondé sur l'innovation permanente et bénéficiant d'une souplesse maximale afin de s'adapter au mieux à la réalité des territoires et des besoins.
« Je viens de visiter l'hôpital de Sallanches (Haute-Savoie), a-t-il illustré. Comme ce petit établissement était menacé, il a décidé d'intégrer un service de néphrologie privé et les médecins libéraux de la vallée dans son service d'urgence. C'est remarquable ! Il faut laisser les acteurs de terrain s'organiser entre eux et leur donner une véritable autonomie de moyens. »
ONDAM pluriannuel
Emmanuel Macron a aussi prôné le « décloisonnement des tâches des professionnels de santé et entre les structures » pour parvenir à davantage d'efficience et retrouver du temps médical, grignoté par les tâches administratives. « La déperdition est énorme » a assuré Emmanuel Macron.
Côté finances, même souci d'efficacité en privilégiant un objectif national de dépenses d'assurance-maladie (ONDAM) pluriannuel pour apporter plus de marges de manœuvre aux professionnels en termes d'investissement et d'innovation. « Quand on a un système qui développe des anticorps contre l'innovation, c'est qu'il y a un problème. Aujourd'hui, on désincite les acteurs locaux à faire de l'innovation organisationnelle et les professionnels de santé à faire de l'innovation technologique », a-t-il déploré.
À huit mois de la présidentielle, Emmanuel Macron a conclu son discours avec des accents d'entrée en campagne. « Le temps est venu non pas de faire une nouvelle réforme paramétrique mais de s'attaquer au cœur du réacteur. »
*dont « le Quotidien » est partenaire.
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