Suivi des insuffisants cardiaques

L'étude OSICAT montre une bonne adhésion des patients

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Publié le 19/01/2017
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Coordonnée par les Prs Michel Galinier et Atul Pathak (CHU de Toulouse), l'étude OSICAT (Optimisation de la surveillance ambulatoire des insuffisants cardiaques par télécardiologie), un programme de télésuivi de patients insuffisants cardiaques, livrera ses résultats chiffrés en janvier 2018 mais offre un bilan d'étape prometteur.

Lancée en 2013, l'étude a pour objectif l'évaluation médicale et économique d'une prise en charge associant objet connecté et télé-accompagnement. 990 patients ont été inclus dans l'étude, répartis en deux groupes – télésuivi à domicile et groupe contrôle avec prise en charge standard.

Les patients qui bénéficient du programme sont équipés d'un pèse-personne connecté et télétransmettent leur poids à un centre investigateur grâce à un boîtier. Ils répondent quotidiennement à huit questions – fatigue, essoufflement, toux, qualité de sommeil… – et leurs paramètres sont analysés automatiquement par un dispositif de e-santé (Cordiva). Une équipe d'infirmières spécialisées accompagnent cette cohorte (un appel toutes les trois semaines pour améliorer l'éducation thérapeutique). Dès qu'une anomalie est détectée (poids, fort essoufflement etc.), elles prennent contact avec le patient et peuvent l'orienter, le cas échéant, vers le médecin traitant ou cardiologue.

Ressenti

En attendant les résultats de cette étude clinique, le ressenti des patients semble encourageant. « Les sorties sont marginales » et « aucun problème d'adhésion n'a été noté », souligne l'équipe de Cordiva. Le nouveau cahier des charges doit permettre aux professionnels de santé d'être rémunérés. Publié en décembre 2016, il prévoit une rémunération de 110 euros par patient et par semestre au titre de la télésurveillance (médecin ou le cas échéant IDE) et de 60 euros par patient et semestre pour l'accompagnement thérapeutique.

Une étude similaire conduite en Allemagne a montré que, grâce à cette télésurveillance, les hospitalisations diminuent de 40 % et la mortalité recule de 30 %. Ces résultats allègent de 1 000 euros par an le coût de prise en charge par patient.

L'insuffisance cardiaque est responsable de 100 000 hospitalisations par an en France soit plus de 5 % des hospitalisations totales ; elle constitue la première cause d'hospitalisation des personnes de plus de 65 ans. 

S.M.

Source : Le Quotidien du médecin: 9548