La prévalence déclarée de l’insuffisance cardiaque, maladie chronique qui met en jeu le pronostic vital du patient à chaque poussée congestive, a été estimée à 2,3 % dans la population adulte et à 1,8 % dans l’ensemble de la population française.
Pour éviter ces poussées et éloigner les patients de l’hôpital, le CHU de Toulouse, qui soigne une file active de près de 1400 malades atteints de cette pathologie, a lancé à la mi-mars un dispositif innovant de télésurveillance à domicile, activité autorisée dans le cadre de l'article 36 du budget Sécu de 2014.
« L'enjeu est de repérer pour ces patients les signes avant-coureurs d’une crise comme une légère prise de poids et un essoufflement anormal, et donc de l’éviter », décrit le Pr Michel Galinier, chef de service cardiologie de l'établissement.
Le dispositif est réservé aux patients ayant décompensé récemment ou dans les mois précédents et dont le marqueur biologique NT-proBNP est supérieur à 100. Ils doivent se peser chaque matin sur une balance spéciale et répondre sur une tablette fournie par le CHU à huit questions portant sur la qualité de leur nuit (dyspnée, orthopnée, toux, œdème) et sur leur état de santé en général (fatigue, palpitations, fièvre, épuisement). « L’évolution de ces symptômes, croisée au poids du patient permet à un algorithme de poser le diagnostic. Ces informations nous parviennent et l’alerte se déclenche si besoin », explique Sandrine Mazon, l’infirmière référente au CHU.
Réduire l’hospitalisation de 20 %
Grâce à ce dispositif, l’objectif du CHU est in fine de proposer un suivi à la carte à ses patients. « Dans le cadre d’un suivi classique, un insuffisant de stade 3 ou 4 doit être suivi tous les trois mois, un insuffisant de stade 2 tous les six mois. Grâce à la télésurveillance, nous sommes en mesure de proposer une surveillance sur mesure et de réduire les hospitalisations de l’ordre de 20 % », pronostique le cardiologue.
Une performance facilitée par l’inclusion de plus en plus importante des généralistes dans le dispositif. Ces derniers sont prévenus par e-mail et courrier et prennent quand cela est possible le relais des cardiologues.
La télésurveillance au CHU de Toulouse concerne à ce jour une dizaine de patients. « Nous tablons sur un minimum de 100 patients concernés à la fin de l’année », déclare le Pr Galinier. Actuellement, seul deux autres CHU (l'AP-HP et Grenoble) proposent cette prise en charge originale.
54 % des médecins femmes ont été victimes de violences sexistes et sexuelles, selon une enquête de l’Ordre
Installation : quand un cabinet éphémère séduit les jeunes praticiens
À l’AP-HM, dans l’attente du procès d’un psychiatre accusé de viols
Le texte sur la fin de vie examiné à l'Assemblée à partir de fin janvier