La commission de l’université Imperial College London vient d’approuver le lancement du premier essai clinique de greffe d’endomètre. Cet essai sera mené par l’organisation Womb Transplant UK sous la direction du Dr J Richard Smith, gynécologue-obstétricien au Queen Charlotte’s and Chelsea Hospital (Imperial college London) qui planche sur cette méthode depuis 12 ans.
L’équipe du Dr Smith devra cependant réunir 500 000 livres (677 000 euros) pour pouvoir mener à bien cet essai, un appel au don a été lancé et a déjà réuni 40 000 livres.
Alors comment ça se passe ?
Cet essai concernera 10 femmes entre 25 et 28 ans, en bonne santé et ayant un partenaire stable. L’équipe du Dr Smith a préféré prélever des utérus sur des donneuses en état de mort cérébral plutôt que vivantes. Dans le cas des donneuses décédées, outre l’absence de risque chez la donneuse, la durée de prélèvement est plus courte et permet l’obtention d’un greffon de meilleure qualité.
« Nous ne voulons pas imposer cette opération à une donneuse vivante, la récupération des organes est une opération plus lourde que la transplantation », explique le Dr Smith. Les patientes seront ainsi greffées d’utérus au cours d’une opération de 6 heures. Après un an de traitement immunosuppresseur anti-rejet et après avoir retrouvé une activité hormonale endométriale normale, elles seront inséminées d’embryons (conçus in vitro et congelés avant le début des essais).
Les naissances auront lieu par césarienne pour décharger au maximum le travail endométrial. Six mois après la naissance du nourrisson, une nouvelle grossesse pourra être envisagée sinon on procédera à une hystérectomie afin de lever la nécessité de poursuivre un traitement immunosuppresseur. Le premier bébé britannique né d’une greffe d’utérus devrait naître entre fin 2017 et début 2018.
Pour rappel, la première naissance après greffe est survenue en Suède en septembre 2014. Le premier essai de greffe remonte, lui, à août 2011 en Turquie.
Et en France ?
Actuellement, deux équipes françaises se préparent à la greffe à Limoges et à l’hôpital de Foch à Suresnes (92). L’Académie nationale de médecine a émis en juin dernier des recommandations en faveur de la poursuite du programme de recherche dans le cadre strict des règles établies par la législation et l’Agence de biomédecine.
Selon l’académie, l’information sur la transplantation ainsi qu’un suivi attentif devront être primordiaux chez ces patientes. De même le recueil des données de recherche devra permettre de juger la possibilité d’étendre cette pratique dans le respect des principes d’éthiques en lien avec la transplantation et l’assistance médicale à la procréation.
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