L'idée d'un centre consacré à Emmanuel Levinas à Kaunas, ville où le philosophe est né le 12 janvier 1906, revient à Philippe Jeantaud, qui fut ambassadeur de France en Lituanie jusqu'en 2018. Inauguré le 6 décembre dernier, il siège au sein de l'université lituanienne des sciences de la santé, la plus grande faculté de médecine de Lituanie (8 000 élèves), dans un bâtiment rénové qui abritait la Chancellerie de la France pendant l'entre-deux-guerres.
Le centre a vocation à favoriser les études sur la pensée d'Emmanuel Levinas, grâce à la constitution d'une bibliothèque ou à l'accueil de chercheurs en résidence, et à approfondir ses liens avec l'éthique médicale. Des colloques devraient se tenir prochainement autour de la question « Emmanuel Levinas, philosophe Français » ou du « jeune Levinas ».
« À travers l'œuvre et la vie de Levinas, le centre doit aussi permettre de commémorer la communauté juive de Lituanie (les Litvaks) massacrée par les milices lituaniennes puis par les nazis, entre juin 1941 et 1944, et d'honorer le rôle des Justes parmi les Nations qui ont protégé les juifs (il serait un millier en Lituanie) », indique au « Quotidien » David Hansel, directeur de recherche au CNRS et petit-fils du philosophe. La Shoah traverse et travaille en effet douloureusement la vie et l'œuvre de Levinas, mais aussi de l'ensemble de sa famille.
« C'était un grand intellectuel dont la vie a coïncidé avec l'œuvre et avec l'exigence de sa pensée. Un homme doué d'un humour sérieux, d'une grande modestie, et qui ne comptait pas son temps pour recevoir les gens », se souvient David Hansel, également président de la Société internationale de recherche Emmanuel Levinas.
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