Privilégier des médicaments moins polluants
Depuis 2014, l'Hôpital privé Nord parisien (HPNP) à Sarcelles (Val d'Oise) propose à ces équipes soignantes – une centaine de médecins salariés ou libéraux – une liste de médicaments efficaces et moins polluants pour les eaux et l'environnement aquatique. La lutte contre la pollution des eaux et de l'environnement par les résidus de médicaments est l'une des mesures du plan « micropolluant 2016-2021 », initié par le ministère de l'Écologie. « On s'est fondé sur la liste de médicaments de la Suède établit avec l'indice PBT [persistance, bioaccumulation et toxicité, NDLR] qui mesure la dangerosité environnementale des substances actives. Cette liste de 150 médicaments peut soigner 95 % des pathologies, explique le Dr Roland Jaeger, gynécologue-obstétricien et président de la CME de l'HPNP, engagé dans des actions de sensibilisation. Elle est mise en exergue dans notre pharmacie et présentée dans les livrets thérapeutiques de tous les services de l'établissement. »
Recycler les radios des patients
La clinique Saint-Roch à Cambrai (Nord) a mis en place 12 filières de valorisation des déchets, dont une lancée en avril 2020 et consacrée aux radiographies usagées, dont les plus anciennes sont souvent de type argentique et contiennent des sels (oxyde, bromure, chlorure, cyanure, iodure, nitrate) d'argent toxiques. « On collecte les clichés des patients qui ne servent plus, puis une entreprise lyonnaise spécialisée s'occupe du prélèvement des sels », explique Fabien Leloir, gestionnaire des risques et qualiticien de l'établissement. Une radio argentique a une durée de vie de 300 ans. Le recyclage d'une tonne de clichés permet de récupérer 10 kg d'argent à nouveau réutilisable comme matière première.
Composter les repas et le marc de café
À la polyclinique de Saint-Georges-de-Didonne (Charente-Maritime), les équipes ne jettent plus le marc de café. Environ 900 kg sont récupérés par an (l'équivalent de trois cafetières par jour) dans des home compost. Les agents hospitaliers descendent les bacs et les déposent pour compostage. L'établissement réalise une économie de 270 euros sur les déchets d'activités économiques (DAE) par an.
Une filière de biodéchets est également née à la clinique Saint-Roch de Cambrai. Pour se débarrasser intelligemment des déchets de nourriture des 500 repas délivrés par jour, l'établissement a investi dans un déshydrateur, qui transforme le tout en poudre. Ce nouveau matériau est ensuite stocké puis récupéré par une société prestataire qui la livre comme base d'engrais dans le secteur agricole.
En finir avec les DASRI
À Cambrai, le tri sélectif et la sensibilisation des personnels ont permis de réduire la quantité de déchets d'activités de soins à risques infectieux (DASRI), pesés tous les mois. En 2018, ils représentaient 3 900 kg (0,95 gr par journée d'hospitalisation) pour un coût de traitement de 3 177 euros. En 2019, les DASRI pesaient 2 900 kg (0,66 gr par journée d'hospitalisation). Labellisé haute qualité environnementale depuis l'ouverture de son nouveau site en 2014, l'hôpital de Carcassonne a réduit de 10% ces DASRI, passant sa production annuelle de 200 tonnes à 179 tonnes en quatre ans.
Covoiturer des patients dialysés
L'hôpital privé Nord Parisien de Sarcelles a mis en place en 2016 du covoiturage pour les 170 patients dialysés de l'établissement, activité suspendue depuis l'arrivée du Covid-19. Un ambulancier en véhicule sanitaire léger passe chercher trois patients dont les domiciles sont proches et les déposent chez eux une fois la dialyse terminée. Avec près de 6 200 covoiturages réalisés chaque année, l'HPNP participe à la diminution des émissions de gaz à effet de serre et induit une économie en transport sanitaire de 40 000 euros par an à l'assurance-maladie.
Sensibiliser au gaspillage médicamenteux
À la clinique Saint-Roch à Cambrai (Hauts-de-France), les équipes se sont attaquées au gaspillage des médicaments non utilisés (MNU) achetés mais laissés au fond des placards jusqu'à la date de péremption, qui finissent dans les DASRI (et augmentent le coût du traitement) ou sont repris par les grossistes-répartiteurs. En 2017, le gisement de MNU représentait 3 % des médicaments commandés par la clinique, soit 9 321 euros de perte sur 320 000 euros d'achats. La sensibilisation des soignants à l'aide d'affiches, de notes de service ou de débats a permis d'abaisser le taux de MNU à 1,1 % en 2019. L'établissement disposera début 2021 d'armoires de stockage intelligentes installées chez le pharmacien. Grâce à une connexion de ces armoires aux logiciels des dossiers patients, le pharmacien délivra uniquement les médicaments demandés par les services.
En maternité, opter pour des achats éco-responsables
La maternité du CHU de Limoges s'est lancée dans un plan vert depuis trois ans. La structure a fait le tri de ses produits cosmétiques, d'entretien et d'hygiène et s'est séparée de ceux contenant des perturbateurs endocriniens ou des agents CMR, substances cancérogènes, mutagènes et toxiques pour la reproduction. « Nous n'avons plus de lait corporel, ni d'eau parfumée, juste du gel lavant écolabellisé composé de trois ingrédients et produit localement », explique Sarah Wehbe, sage-femme coordinatrice du CHU, à l'initiative du projet. Toute la politique d'achat a été repensée vers des produits éco-responsables. Le lavage des sols est effectué avec des microfibres et de la vapeur d'eau. Surtout, la structure a créé une chambre pédagogique destinée à sensibiliser les futurs parents à la santé environnementale, où l'équipe en charge du projet a placé des bons et mauvais matériaux et produits. « On demande aux parents de les classer avec des smileys, le but est qu'ils s'interrogent sur les produits dont ils ont besoin et sur leur composition », explique Sarah Wehbe.
Supprimer les bouteilles d'eau
À Nevers, la polyclinique du Val-de-Loire a réduit de 6 500 le nombre de bouteilles d'eau achetées par an en privilégiant les carafes. 2 400 euros ont été économisés sur l'année. À Marseille, la clinique Sainte-Élisabeth a supprimé les bouteilles d'eau gazeuse distribuées lors des repas aux patients ayant des troubles de la déglutition. Avec 6 750 bouteilles en moins sur l'année, l'établissement a économisé 3 600 euros et a investi dans une fontaine d'eau gazeuse dont le budget est de 600 euros par an.
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