La promotion du 1er janvier 2021 de la Légion d'honneur est exceptionnelle en tout point. D'abord par son ampleur : elle distingue cette année 1 229 personnes (contre 487 en 2020). Elle est aussi, sans surprise, marquée par l'épidémie : 63 % des personnes décorées le sont au titre de leur engagement dans la lutte contre le Covid-19, comme l'a souhaité Emmanuel Macron en qualité de grand maître des ordres nationaux.
« Tous les récipiendaires ont fait preuve d'un engagement particulier, réinventant l'organisation de services hospitaliers et de gestion du personnel, mobilisant leurs équipes pour faire avancer la recherche scientifique, modifiant l'activité de leur entreprise pour concourir à la production de matériel de santé, assurant la continuité des services de l'État sur tout le territoire, usant de leur notoriété pour récolter des fonds, soutenant les entreprises, apportant parfois bénévolement leur secours aux personnes en difficulté, ou encore imaginant des dispositifs culturels innovants et participant à la continuité de l'enseignement scolaire », a écrit le 1er janvier la Grande Chancellerie de la Légion d'honneur.
La première ligne à l'honneur
On retrouve ainsi dans cette promotion de nombreux soignants engagés en première ligne contre l'épidémie. C'est le cas des Prs Karine Lacombe, cheffe du service de maladies infectieuses et tropicales à l'hôpital Saint-Antoine (AP-HP), et Anne-Claude Crémieux, médecin au service des maladies infectieuses de l'hôpital Saint-Louis (AP-HP), toutes deux nommées au grade de chevalier. C'est le cas également du Pr Christian Chidiac, chef du service des maladies infectieuses et tropicales aux Hospices civils de Lyon (HCL) ou encore du Dr Hélène Espérou, responsable du Pôle recherche clinique de l'INSERM. Le Pr Antoine Pelissolo, chef du service de psychiatrie à l'hôpital Henri-Mondor (AP-HP) et membre actif du collectif inter-hôpitaux (CIH) figure aussi dans cette promotion.
Des personnalités non médicales ont été distinguées parmi lesquelles dix directeurs généraux d'agence régionale de santé (ARS) comme Aurélien Rousseau (Île-de-France), Jean-Yves Graal (Auvergne-Rhône-Alpes) ou encore Marie-Hélène Lecenne (Corse). Huit directeurs généraux de CHU ont aussi reçu une décoration : Véronique Anatole-Touzet (Rennes), Nicolas Best (Nîmes), Yann Bubien (Bordeaux), Christophe Gautier (Strasbourg), Thomas Le Ludec (Montpellier), Marc Penaud (Toulouse), Cécile Jaglin-Grimonprez (Angers) et Dominique de Wilde (Reims).
D'autres personnalités médicales ont été distinguées sans lien direct avec l'épidémie. C'est le cas du Dr Xavier Emmanuelli, fondateur du SAMU social en 1993 et du Pr Boris Cyrulnik, pédopsychiatre nommé en 2019 à la tête d'une commission d'experts sur les « 1 000 premiers jours de la vie ». Plus étonnant, le médecin généraliste et réalisateur de cinéma Thomas Lilti est nommé chevalier de la Légion d'honneur. Il s'était illustré, parmi d'autres, en reprenant la blouse aux urgences de l'hôpital Robert-Ballanger (Seine-Saint-Denis) au tout début de la première vague.
Distinctions posthumes
Comme le permet le code de la Légion d'honneur, 40 personnes ont été nommées chevaliers à titre posthume. Il s'agit pour l'essentiel de soignants décédés des suites du Covid-19, « tuées dans l'accomplissement de leur devoir », indique la Grande Chancellerie.
On y retrouve le Dr Jean-Jacques Razafindranazy, médecin urgentiste hospitalier de 67 ans à l'hôpital de Compiègne et première victime soignante de l'épidémie à la fin du mois de mars. Le Dr Sylvain Welling, généraliste de 60 ans en Moselle et le Dr Jean-Marie Boeglé, gynécologue-obstétricien de 66 ans à la clinique du Diaconat de Mulhouse (Haut-Rhin) l'accompagnent, tous deux figurent aussi parmi les premiers soignants à avoir péri du Covid-19.
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